Avis : Fruits Basket de Natsuki Takaya

Initialement publié sur Cinemasie le 4 mai 2003 avec la note de 4/5 et un petit cœur. Avis rédigé après la lecture de 4 tomes et revu par rapport à la version d’origine. Je ne sais même pas comment on a pu me laisser le publier tel qu’il était.

Un manga très réussi qui fait rire et pleurer

S’il y a bien un manga qui fait la quasi-unanimité en ce moment c’est Fruits Basket. A peine 4 tomes parus et la séduction est totale. Pourtant le 1er tome fut une expérience étrange. Le temps s’est soudainement dilaté et une impression de ne pas avancer m’a saisie. Pourtant il n’y a que 200 pages mais la densité d’informations doit être suffisante pour expliquer le phénomène. Ceci est à rajouter au découpage par forcément logique des planches qui donne une impression de fouillis.

J’ai aussi eu du mal à me faire aux dessins de certains personnages typiquement shôjo. Tôru et ses yeux qui occupent un tiers de la hauteur de son visage et les traits très accentués des garçons demande un temps d’adaptation mais encore une fois ils sont tellement classiques. Puis au bout d’un moment, le dessin semble s’améliorer ou alors c’est tout bêtement l’oeil qui s’y fait. Les petits détails commencent alors à apparaître comme le petit trait de crayon qui souligne les yeux de Kyô et qui lui donne ce regard terriblement séduisant. Le même soin n’est malheureusement pas apporté aux décors. Ça n’est jamais révolutionnant et ça ne s’améliore pas à la longue. Il faudra se satisfaire des fleurs, losanges et autres petits lapins. Comme quoi ce sont bien les personnages sur lesquels l’histoire est axée et on ne risque pas d’être perturbé par l’arrière-plan. Cependant il y a un élément qui me déplait toujours autant au niveau du dessin, c’est cette méthode de remplissage des yeux, entre autres, avec des petites formes géométriques que l’auteur utilise souvent et qui n’est vraiment pas une réussite alors qu’elle a recours aux trames à d’autres endroits.

En résumé, le dessin est donc assez simple mais globalement plaisant. Il en est de même pour l’histoire à première vue. Pas d’intrigue tarabiscotée avec retournements de situations fracassants. On suit juste la jolie et innocente Tôru dans sa découverte de la famille Sôma dans la joie, la bonne humeur mais aussi parfois la tristesse. Cette famille est sous l’emprise de la malédiction des 12 signes du zodiaque chinois et ça force les personnages à vivre à l’écart du monde. Quasiment tous d’ailleurs résident dans l’enceinte de la maison Sôma pour rester à portée de main d’Akito, l’inquiétant chef de famille. Quelques-uns ont pourtant fui ce petit monde à l’ambiance étouffante. C’est le cas de Shigure et Yuki, Kyô étant un cas à part car il est le chat. Mais malgré l’apparente bonne humeur qui règne chez eux et qui fait beaucoup sourire, on se rend vite compte qu’une ombre plane subtilement sur ses habitants et sur les membres de la famille de passage. Cette ombre se trouve directement opposée à Tôru qui est comme un rayon de soleil dont les rayons arrive à percer au travers de ce nuage noir. Elle va soulager les esprits des Sôma tourmentés par leur passé ou par leur présent avec sa bonté et ses bonnes paroles (souvent les enseignements de sa mère d’ailleurs). Qu’il s’agisse des problèmes de communication, de l’incompréhension, du rejet total face à une différence, de la torture mentale ou simplement de la diversité des caractères, il est fort probable que beaucoup de lecteurs trouveront un point commun grâce auquel ils pourront s’identifier aux personnages. C’est cette capacité à faire écho à quelque chose en nous qui explique sans doute en grande partie du succès de ce manga.

Bien sûr, tout le monde attend la petite histoire d’amour qui fera battre notre palpitant. Kyô le ronchon ou Yuki le mystérieux : telle est la question. Pour l’instant, c’est ni l’un ni l’autre et l’auteur dément même essayer de construire une relation autre que d’amitié entre les trois personnages principaux. On garde donc un petit espoir dans un coin du cerveau mais l’histoire est tellement bien menée et les personnages sont tous aussi attachants les uns que les autres qu’on pourrait presque s’en passer au final. Surtout qu’il reste un problème de taille : pas pratique de serrer son bien-aimé dans ses bras quand celui-ci se transforme systématiquement en animal. Sur ce point, il est d’ailleurs amusant de voir les correspondances entre le caractère des personnages et l’animal qui les habite. Comme pour Tôru, cela devient un peu un jeu de deviner qui est quoi même si on va vite arriver au bout des douze signes.

Pour conclure, Fruits Basket vaut vraiment le détour. Frais, léger, rigolo avec une bonne dose de bons sentiments et de bonnes actions qui font chaud au cœur. Il est vraiment difficile ne pas tomber sous le charme de la famille Sôma. Tout ceci se déroulant sous le regard menaçant d’Akito dont on est encore loin de tout connaître et qui reste l’élément perturbateur principal. A suivre donc et ça sera avec beaucoup de plaisir.

PS : Il est possible que ce texte se répète ou se complète avec ma critique de la série écrite en même temps.

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