Avis : Fruits Basket (anime)

Initialement publié sur Cinemasie le 4 mai 2003 avec la note de 4,25/5 et un petit cœur.

Une série qui fait chaud au cœur

Fruits basket est une drogue à la fois dure et douce. Après le déclenchement de la frénésie par le manga, il fallait obligatoirement attaquer la série au plus vite pour assouvir le manque. Et l’accoutumance vient vraiment vite puisqu’il devient rapidement très dur de résister à l’envie de regarder épisode sur épisode jusqu’au 26ème. En plus, pas d’overdose tellement la série sait conserver tout son humour et sa tendresse tout du long, à part peut-être trois-quatre épisodes un peu plus faibles. Le plus curieux est même que l’on se sent apaisé et très léger quand la fin est là.

Pourtant tout comme le manga, nombreuses sont les séries shôjo de ce type. Une jeune fille gentille et mignonne entourée de nombreux garçons tous aussi charmants et séduisants les uns que les autres, on ne peut pas dire que ça soit original à première vue. Là où on commence déjà à s’éloigner du cliché shôjo, c’est qu’il n’est jamais question directement de savoir qui de Kyo ou Yuki sera l’heureux élu du cœur de Tôru. Puis au bout d’un moment, on laisse complètement tomber cet aspect pour regarder ce brin de jeune fille interagir avec les différents membres de la famille Sôma. Tôru, décrite de manière peu flatteuse, est toujours aussi cruchode et innocente et elle aurait toutes les raisons du monde de se laisser aller à la déprime après la mort de sa mère. Mais sa grande force réside justement dans cette immense énergie positive quasi-inépuisable qui l’habite et qu’elle propage naturellement à tout son entourage, soulageant miraculeusement les esprits tourmentés. Si ça n’avait pas été dans le contexte de cette série, un personnage aussi bon et joyeux aurait pu en souffrir et devenir énervant mais, bien au contraire, Tôru est extrêmement attachante.

Face à elle, on retrouve avec plaisir la famille Sôma. Dans l’ensemble, le résultat est à la hauteur de l’attente de les voir animés. Le chara-design est très proche de celui du manga et l’effet « visage idiot » est particulièrement réussi faisant mouche à chaque fois. Les versions animaux de chaque personnage sont mignonnes comme tout surtout le rat, le sanglier et le lapin avec leurs yeux ronds brillants. Au niveau des voix, j’avoue avoir été assez surprise par la voix de fille de Yuki (on pouvait s’y attendre même si le chara-design est moins efféminé que dans le manga) surtout en comparaison avec celle de Kyô beaucoup plus grave et qui lui va d’ailleurs particulièrement bien. A chaque personnage correspond aussi un thème musical en phase avec leur caractère respectif. Cependant, celui d’Ayame, le frère de Yuki est peut-être un petit peu excessif et n’aide pas à apprécier un personnage déjà difficile à appréhender. Par contre, dans le genre bruyant et réussi, les interventions de la gérante des sources d’eau chaude (la femme fantôme) plaquent littéralement au fond du siège. Le summum étant atteint par les sons très très inquiétants qui accompagnent les apparitions d’Akito. Ça fait froid dans le dos. Deux mots sur les décors dont le dessin est très agréable et typiquement traditionnel. Cette maison au milieu de la forêt à l’air d’être le lieu idéal pour s’épanouir et ça donne vraiment envie d’y faire un petit tour. La maison Sôma est bien plus impressionnante et elle représente bien ce monde fermé et à part dans la ville.

Au niveau de l’histoire, on reste collé de très près au manga, souvent même à la bulle près. Peu de digressions sont visibles, tout du moins jusqu’au tome 4. (Le tome 5 n’est pas encore sorti à la date de cette critique et la série adapte les 6 premiers volumes.) Pourtant il n’est jamais déplaisant de voir comment des faits connus sont adaptés et la fin reste une grande surprise puisqu’encore inédite en français. Les moments d’humour sont encore plus drôles et par moments on pense à KareKano ou encore à Love Hina tellement ça devient speed et percutant (ça vole moins bien que Keitaro cependant). Les séquences émotions semblent encore plus mises en valeur par rapport au manga comme le besoin fréquent de Tôru de vouloir partager des grands moments de sa vie avec sa défunte mère. Elle emmène même sa photo aux sources d’eau chaude et pique-nique devant sa tombe avec ses amis. Ça peut paraître un peu ridicule comme comportement (pour un esprit occidental qui ne vénère pas les ancêtres de la même manière tout du moins) mais j’ai trouvé ça encore plus touchant avec une très bonne mise en scène dans ces moments. Sans parler des histoires de Momiji, Hatori et la fin tout court où la chasse aux mouchoirs est ouverte. Tout n’est pas orienté exclusivement sur Tôru et la famille Sôma non plus, certains épisodes sont quasiment entièrement consacrés à des personnages plus secondaires comme la présidente du fan club de Yuki et surtout à miss Mauvaises Ondes : Hanajima.

En bref, si vous êtes un tantinet sensibles, que vous avez envie de rire aux éclats et de pleurer à chaudes larmes, Fruits Basket est fait pour vous. Et même si, selon les producteurs, la série a pour but d’essayer d’apporter des réponses aux questions existentielles d’une certaine tranche d’age (ce qu’elle fait dans une certaine mesure et d’une manière très poétique en général), c’est avant tout un très bon divertissement. En plus, vu qu’il y a déjà 11 tomes, je ne serais pas contre une suite et je ne pense être la seule. En attendant je vais tout revoir encore une fois 🙂

PS : Il est possible que cette critique soit à compléter par la lecture de ma critique sur le manga écrite en même temps.

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