Nââânde !? Les tribulations d’une Japonaise à Paris d’Eriko Nakamura

NaandeQuatrième de couverture
Nââândé ! ? *
*Ohlala, mais que se passe t-il ! ?

Eriko Nakamura vit à Paris depuis dix ans, mais chaque jour ou presque, au restaurant, dans le métro, chez le médecin, lors d’un réveillon, d’un mariage, à l’hôtel, chez le boucher, en boîte de nuit ou dans un dîner en ville, elle pousse le même cri : Nââândé!?

Le médecin ? Le « déshabillez-vous » de nos généralistes est une terrible offense pour les Japonais : extrêmement pudiques, ils se font toujours examiner… en blouse.
Le métro ? Mais où sont-ils les jours de grève ? À Tôkyô, quand les conducteurs débrayent, le trafic est… normal.
Les toilettes publiques ? En découvrant le soin qu’ils apportent à ces lieux, on comprend que les nôtres leur paraissent… Nââândé ! ?

Avis
En 24 courts chapitres, l’auteur met en avant quelques aspects de la vie en France qui l’ont le plus choquée (ou plus précisément à Paris, qui arrive parfois à surprendre aussi les provinciaux). L’expression qui sert de titre au livre est un reflet brut de la violence du choc des cultures, un bel équivalent du dafuq américain. Les exemples sont bien choisis, très parlants et pourront autant servir aux Japonais venant en France à se préparer psychologiquement qu’aux Français se rendant au Japon. Le choc est néanmoins beaucoup plus rude dans un sens que dans l’autre. Ce qui nous apparaît comme des bizarreries amusantes au Japon ne sauraient nous mettre dans un état proche de la détresse, alors qu’avoir l’habitude de la propreté des lieux et des formules de politesse à tout-va et se retrouver confronté aux crottes de chiens sur les trottoirs ou à un garçon de café aurait de quoi en traumatiser plus d’un.

En parallèle de la lecture d’A nous deux, Paris !, bande dessinée signée par Jean-Paul Nishi et éditée par Picquier, il peut être intéressant de se plonger dans Nââânde !? d’Eriko Nakamura. Les deux expériences n’ont vraiment en commun que cette confrontation de l’idéalisation de la vie parisienne par les Japonais à la réalité. Sauf qu’Eriko Nakamura rend compte de son expérience avec un regard un peu moins innocent, ou tout du moins, elle en joue moins. Plus âgée, mariée avec un Français, issue d’un milieu social plus élevé, sa vision ne pouvait être que très différente elle aussi. Cela n’empêche pas son livre d’être une petite perle d’humour très instructive sur nos deux cultures.

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