Steamboy de Katsuhiro Otomo


Initialement publié sur CinémAsie le 18 octobre 2004 avec la note de 3,5/5.

Le pays de la vanne

La science est en fête en ce moment et il est encore temps d’aller voir Steamboy sur grand écran. Passons rapidement sur le fond qui n’est pas la plus grande réussite du film. Le thème : la science : à quoi ça sert ? Vaste question. Sans doute peut-on passer des heures et des heures à disserter dessus, le sujet étant encore et toujours d’actualité. Par contre ce n’est pas son traitement dans le film qui va faire avancer le schmilblick. Faire la guerre c’est mal, faisons plutôt en sorte que tous les hommes soient heureux. Forcément tout le monde n’est pas d’accord sinon il n’y aurait pas d’histoire et notre jeune héros n’aurait pas à choisir son camp après avoir tâté un peu des deux. Difficile de ne pas décrocher en cours de route lors des grandes discussions un poil soporifiques entre les personnages qui ressassent sans cesse la même chose sans jamais vraiment évoluer (notamment le père et le grand-père). Si encore tout ce petit monde avait eu un peu plus de consistance mais ce n’est pas le cas et l’attachement est vraiment minimal.

Heureusement, il y a une vraie raison pour aller voir Steamboy en salle : l’émerveillement visuel. A force de se gaver de séries TV et autres productions ultra commerciales, on en vient à oublier que l’animation ça peut être aussi extraordinairement beau. Les images fourmillent de détails sur lesquels le regard s’attarde. Et que c’est agréable ! Comment ne pas s’extasier devant ces magnifiques engrenages, ses machines fantastiques ou simplement sur les survols de Londres ? L’œil passe tellement de temps à tenter de saisir tous les fragments du décor au vol qu’on en oublierait presque les petits défauts d’animation des personnages ou leur chara-design pas forcément séduisant. Chose absolument impossible du premier coup d’ailleurs, le dessin étant vraiment d’une richesse inouïe. Ajoutons à cela que certaines scènes d’action sont si intenses qu’on en retient son souffle et que rien que pour ces scènes-là, ça vaut quelques quarts de point supplémentaires à la note.

Au final, Steamboy n’est peut-être pas le chef-d’œuvre que beaucoup attendaient mais il reste néanmoins un film sympathique et surtout un magnifique et inoubliable spectacle visuel à défaut d’apporter un vrai support à de grandes réflexions philosophiques.

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