Imprint – Takashi Miike

De Masters of Horror, la série télé réalisée par les grands noms de l’horreur, il n’y avait qu’Imprint de Miike qui m’intéressait. Pourtant je ne suis pas fan, je n’ai même jamais vu un de ses films. Pas d’attrait particulier (sauf peut-êre MPD Psycho parce que j’aime le manga). Par contre le fameux 13ème épisode que Showtime a décidé de ne pas montrer, ça a fait friser les moustaches du Tanuki d’un coup. Qu’est ce que l’ignoble Japonais avait bien pu faire pour mériter un rejet aussi radical ? La réponse est dans l’épisode mais pas là où on pouvait l’attendre.
Résumons rapidement. Un américain arrive sur une petite île japonaise et passe la nuit dans un claque en compagnie d’une femme de petite vertu défigurée. Il lui dit être à la recherche d’une femme qu’il a rencontrée et aimée et elle décide de lui raconter la terrible histoire de Komomo. Sauf qu’une prostituée ça ment, forcément.
Pour tout dire, hormis un cadavre flottant, une mini-sadako qui se balade, une ombre qui apparait au dessus d’une épaule, les 27 premières minutes sont relativement calmes, trop calmes. A la 28ème, ça se corse avec une scène de torture à vous faire disparaitre derrière vos mains et que même Jack Bauer renierait sans hésiter. Associons vaguement aiguilles, ongles, gencives dans la même phrase pour donner une idée. Forcément, il faut avoir l’estomac bien accroché. Mais finalement en une scène, on comprend que dans Imprint il n’est pas question d’horreur mais de sadisme. On ne fait pas de bonds, on grince des dents. Nuance. Et il reste 30 minutes à tenir avec l’idée en tête qu’au petit jeu de la surenchère, le pire est sans doute à venir.
Ce serait donc ce genre de scènes qui auraient été susceptibles de choquer le public outre-pacifique ? Ça peut se comprendre, moi-même je n’en menais pas large mais il y a fort à penser que la thématique de l’avortement a tenu un rôle aussi. Parce que les fœtus jetés dans la rivière, on en voit des bassinets entiers. Le Dakota du Sud en frémit encore. Saupoudrons ce sujet sensible d’inceste, de pédophilie et de maison close. La coupe est pleine, n’en jetez plus, passez votre chemin. Après, ça reste de la fiction tout droit sortie de l’esprit tortueux de Miike, on ne pouvait sérieusement pas s’attendre à moins connaissant la réputation du monsieur. On pouvait aussi s’attendre à mieux car il faut reconnaitre que les 3/4 des acteurs asiatiques parlent mal anglais et ça n’est pas un problème d’accent, ça ressemble plus à un problème de compréhension du texte. Du coup, quand ça ne crie pas, c’est assez mal joué. Pourquoi ne pas avoir pris le parti de tourner en japonais et de doubler par la suite pour que tout ça soit un peu plus naturel ? Cela dit même sans ça, il manque encore un peu de conviction notamment de la part de l’acteur américain qui reprend trait pour trait son rôle de Charmed. Les deux actrices principales sont, elles, correctes sans plus. Quant à l’histoire et malgré les 3 dernières minutes, elle aime un peu trop à s’étaler en longueur, à jouer les fausses pistes et flirter avec le ridicule. Malgré tout, je dois reconnaitre qu’il y a certaines scènes très esthétisées comme la suspension de Komomo à la fin de la scène de torture qui n’est pas sans rappeler certaines photos de Nobuyoshi Araki. Pas de quoi laisser une empreinte impérissable dans les esprits cependant.

Le visage de la folie

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