Avis : La Maison de pain d’épice de Cleet Boris

Chic planète, Mobilis in mobile, Le Capitaine, Tout mais pas ça, Loin, L’Homme heureux. C’est en gros ce que je connais de l’Affaire Louis’ Trio. Des morceaux qui font partie du patrimoine de la musique française, avec lesquels j’ai grandi et dont je connais pour certains les paroles à force de les avoir entendus. Pourtant je ne suis pas fan à la base, pas plus aujourd’hui qu’hier. Ça fait juste partie des incontournables de ma jeunesse. C’est la Tortue qui m’a appris que le chanteur s’appelait Hubert Mounier. Et là je viens d’apprendre qu’en plus il avait un pseudonyme et qu’il faisait du dessin sous le nom de Cleet Boris (surtout ne ripez pas sur le B). J’ai découvert un peu le parcours de l’homme grâce à une interview à la radio lors de la sortie de son dernier CD. J’ai trouvé qu’il avait beaucoup de recul sur sa vie et ses déboires. Puis la Tortue a acheté cette BD qui est l’histoire de la conception de l’album du même nom.

 

L’ouvrage revient sur une période s’étalant de décembre 2007 à octobre 2010 mais jette aussi des coups d’œil en arrière sur l’époque post-Affaire Louis’ Trio avec pas mal de bas (alcool, divorce) mais aussi des hauts (sevrage, nouvelle compagne). Le regard est sans concession que ce soit sur sa vie personnelle que sur l’industrie du disque qui est devenue une entreprise comme les autres où on fait des économies de bouts de ficelle et où une vache à lait remplace une vache à lait au dépend du talent. Comme il le chante si bien « On dit que si l’on s’en sort, cela nous rend plus fort » et finalement c’est le recul qu’il a su prendre par rapport à tout ça et l’importance qu’il donne aux choses qui comptent vraiment dans la vie qui semblent être sa recette du bonheur. C’est également ce qui ressort des paroles de certaines chansons de l’album qui est tout aussi autobiographique que la BD. Paroles auxquelles je ne me serais pas forcément intéressée si le livre ne m’avait pas autant touchée, j’avoue. La BD contient aussi de l’auto-dérision, de l’humour (« Moi, j’ai connu des années fastes et furieuses » Yuhu !), clairement pas de langue de bois et ça respire la sagesse. Ah et il y a des zombies aussi… si si.

J’ai aussi craqué pour le style graphique, simple, épuré et coloré qui se permet quelques caricatures savoureuses par endroits. Les parodies de couvertures des vieilles publications de bande-dessinées des années 50-60 qui servent de têtes de chapitre sont également très bien vues. Introduisant à merveille à la fois l’histoire qui suit et montrant la passion de l’auteur pour ces objets du passé qui ne peuvent que donner des bouffées de nostalgie, même quand il s’agit d’une époque que l’on n’a pas connue.

La Maison de pain d’épice est un coup de cœur auquel je ne m’attendais pas du tout. Ça ne m’a pas rendu fan de sa musique d’un coup de baguette magique mais ça a éveillé chez moi une certaine curiosité et une bonne dose de respect. L’exercice auquel Cleet Boris s’est livré n’est pas des plus simples et il en ressort une œuvre réussie, touchante et drôle.

Note :

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