Avis : Jeanne de Yoshikazu Yasuhiko

Initialement publié sur Cinemasie le 20 octobre 2002 avec la note brûlée de 2,5/5
Peu convaincant
La première chose qui saute aux yeux est forcément le livre en lui-même. Une très belle édition avec couverture rigide et dessins en couleur tout le long. Le moins que l’on puisse dire c’est que Tonkam a eu raison de conserver le format d’origine. Le hic c’est que mon tome n’avait pas assez pris l’air et qu’il sent très fortement la colle (!).

Quelques mots sur l’histoire qui malgré de nombreuses notes de bas de pages (écrites en pattes de mouche quasiment illisibles), reste un peu compliquée au premier abord. En effet, en dehors des dates facilement oubliables, qui se souvient ne serait-ce que de la Praguerie ? Moi en tout cas c’est resté loin loin dans mes souvenirs de collège. Ce qui est dommage c’est que les pages explicatives sont présentes mais viennent à la fin du premier tome et que lorsque l’on ne feuillette pas avant on ne les trouve que trop tard.

Mais revenons à Émile. Personnage plutôt sympathique, joli et qui malheureusement s’avance sur la même voie que Jeanne d’Arc elle-même. A la fois hallucinée et déterminée, on pressent bien une fin tragique sur un bûché. La suite du récit nous le dira mais pour l’instant, Émile marche sur les traces de Jeanne autant dans ses déplacements géographiques que dans ses convictions.

Malgré un soucis de la précision historique, l’aventure peine à décoller et à devenir vraiment passionnante. On alterne entre scènes plates et scènes d’action courtes. A peine ressent-on une montée d’adrénaline quand Émile se retrouve avec un tison chauffé à blanc sous la gorge. Aux vues de ce premier tome, on n’ose espérer que ça s’améliore dans les 3 suivants. De plus, vu le nombre de pages et la structure des scènes d’action, à moins d’un radical changement de style, je ne vois pas comment on pourrait avancer à grands pas dans l’histoire. Heureusement pour l’auteur, les « Pragueries » n’auront duré qu’une année ce qui explique peut-être le pourquoi du comment…

Quant au dessin, autant on peut se réjouir de ces planches hautes en couleurs, autant leur utilisation peut parfois paraître maladroite. C’est peut-être moins visible au feuilletage mais à la lecture certaines transitions de couleurs semblent étranges malgré de très bons choix en général. Par exemple, des alternances brutales font que dans une même scène on passe de tons chauds à des tons froids. Ceci dit, je l’avoue, je chipote. Ça fait du bien d’avoir de la couleur de temps en temps. Le dessin des personnages et des décors est vraiment très soigné et les plans sur les villes sont particulièrement beaux. Cela nous change des styles habituellement utilisés dans les mangas et parfois on semble être face à des toiles de peinture. Le seul défaut que l’on relèvera c’est que certains profils de personnages sont gâchés par le mauvais positionnement de la joue apposée. Ça arrive peu alors on pardonnera aisément ce petit problème anatomique. Ce qui l’est moins c’est la difficulté que le lecteur peut avoir en lisant un texte noir sur un fond de couleur sombre.

Si une édition sortant de l’ordinaire avec un dessin qui sort de l’ordinaire et une aventure historique allant à la recherche de Jeanne d’Arc est susceptible de vous intéresser alors allez-y, achetez. En tout cas moi, émotionnellement et intellectuellement je n’y ai pas encore trouvé mon compte.

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