Avis : Tweet Heart d’Elizabeth Rudnick

Résumé : Claire n’arrive pas à y croire. Le mec de ses rêves se met à la suivre sur Twitter. Elle pensait qu’il ne la remarquerait jamais, et soudainement il semble la comprendre mieux que quiconque. Mais le Twitterverse peut être un lieu déroutant, surtout quand ses amis se comportent différemment en ligne et dans la vraie vie. Les choses se compliquent encore plus quand Claire réalise qu’elle est en train de tomber amoureuse d’un autre… à qui elle n’aurait jamais pensé…

 

Avis : Ce jour est à marquer d’une pierre blanche. J’ai lu un roman pour jeunes adultes ! Pire ! Il n’y a pas de créatures surnaturelles. Attention ! Fin du monde en vue ! En plus, j’ai adoré. Mais j’ai une bonne excuse toute prête pour expliquer tout ça par contre : il s’agit d’une histoire qui est racontée par le biais de twits, mails et blogs. Je connaissais déjà le concept du livre écrit sous forme de post-its narrant les échanges entre une mère et sa fille qui courent partout, mais là ça me paraissait plus proche de mon univers, même s’il s’agit d’histoires d’adolescents. Tout d’abord, si vous n’êtes pas familier avec les codes de Twitter, passez votre chemin ou accrochez-vous car il n’y a pas de lexique ou de note explicative. La première phrase du livre est « LotsOlove is now following ClaireRBear ». Ça met tout de suite dans l’ambiance. Il y a aussi des astuces de mises en page à ne pas rater pour comprendre que certains échanges ont lieu par messages directs en privé. Le plus ardu c’est sans doute de faire la connexion entre les pseudos multiples, les blogs et les vrais noms de chaque personnage. Pour ce qui est du style : heureusement nos jeunes ne parlent pas comme tous ces jeunes illettrés qui mériteraient des coups de dico sur la tête. A part quelques abréviations très typiques qu’il vaut mieux connaître (G2G, CU, etc.), c’est tout à fait lisible et garanti sans faute et autres zigouigouis en forme de palmier. C’est un livre de fiction après tout, pas tout à fait la vraie vie.

 

Ce qui m’a le plus étonnée, c’est qu’il parait logique qu’une partie de ces conversations auraient dû se tenir par MSN, ICQ, QQ, autres et pas par un intermédiaire comme Twitter mais je dois être oldschool parce que c’est effectivement un comportement auquel j’assiste sur Twitter et auquel je participe dans une certaine mesure finalement. Dans un sens, ça se comprend, Twitter facilite la distanciation et est encore moins intrusif que les logiciels de messagerie que, personnellement, je trouve déjà moins intrusifs que le téléphone. Comme quoi les choses évoluent rapidement dans ce monde. Une chose qui ne change pas par contre, c’est l’adolescence. Ce sont de vrais stéréotypes de djeunz mais du bon djeunz qui sait écrire et s’exprimer ce qui rend la chose plaisante à lire. Ça a beau me faire faire un bond de 15 ans en arrière, je me suis bien retrouvée dans ses ados. Pas que ça me rende nostalgique (mon cheval pour ne pas retrouver mes 16 ans) mais on est tous passés par là même si à l’époque c’était plutôt téléphone et petits mots échangés en cours. L’avantage de cette histoire c’est que c’est de la fiction donc c’est scénarisé et même si ça fait très réaliste, c’est autrement plus supportable que de suivre ce genre de discussions sur Twitter et Facebook (curieusement absent). Du coup, l’histoire est sans surprise ; on devine au bout de 10 pages qui va finir avec qui et pourquoi. Je ne suis même pas sûre que le public cible soit vraiment surpris. Et pourtant… impossible de lâcher le livre. Certes il ne fait que 260 pages, on sait où on va dès le départ mais un petit twist dans le scénario pimente les choses et j’ai dévoré les pages tout en sachant que ça allait péter d’un coup. Et quand ça pète, ça ne rigole pas. J’en ai même eu un petit pincement au cœur. Il faut dire que les 4 personnages de l’histoire sont particulièrement attachants et crédibles. J’avoue, j’ai un gros faible pour Bennett, le… geek avec ses références à Battlestar Galactica et Spock. Il m’a vraiment fait rire de bon cœur avec ses sarcasmes.

 

Quand on y repense c’est vraiment étrange de lire une histoire qui, la plupart du temps, n’est pas en direct puisque le plus gros de l’action se passe hors-champ et on ne la connait que grâce aux commentaires de nos jeunes et les comptes-rendus qui en sont faits. Reste que le procédé fonctionne même si ça a visiblement été un casse-tête pour l’auteur (qui a triché d’ailleurs, tous les twits ne font pas 140 caractères). Pour le fun, sachez que le lien donné dans le livre fonctionne vraiment. Par contre on n’y retrouve pas tout ce qui est censé s’y trouver. Pareil les comptes twitter des 4 ados ont été créés mais sont parfaitement vierges. Il y a des limites à l’interactivité du livre mais il y a eu une tentative de donner une nouvelle dimension à l’histoire. Cela-dit pour en savoir plus sur Claire, il est effectivement bon de se rendre sur son « blog« . En tout cas, j’ai été vraiment bluffé par ce livre, plus par sa forme vraiment originale que par le fond mais la première donne tellement de fraicheur au second que ça en fait au final un très bon livre qui en plus est vendu une bouchée de pain, ce qui est rare pour du YA.

PS : Comme c’est à la mode, il y est quand même fait mention de quelques vampires : Edward et Eric (et pas Erik) Northman sont de la partie.

LotsOlove@KingofSlack Wish you had turned into a werewolf and disappeared into the woods
KingofSlack@lotsOlove Of course you do. I would be even hotter as a werewolf. Don’t even try to deny it.

Note :

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