Avis : Le Baiser du démon de Lilith Saintcrow (Danny Valentine 1)

4ème de couverture : Elle est nécromante.
Elle a un tempérament de feu, la répartie cinglante et un corps de rêve.

Elle s’appelle Dante Valentine – Danny pour les amis. Le démon qui frappe un jour à sa porte, envoyé par Lucifer en personne, n’est pas un ami : Danny déteste les créatures des Enfers. Et pour couronner le tout, voilà que le Diable lui propose un contrat : sa vie, en échange de l’élimination d’un renégat. Une offre impossible à refuser… et impossible à honorer non plus : la dernière fois que Danny a rencontré l’invincible Santino, elle a failli mourir. Alors à moins d’un miracle, elle risque d’y passer, c’est sûr, et ce n’est pas l’aide de ce fichu démon qui pourra arranger les choses !

 

Avis : Voilà un livre qui fait énormément de bien. A première vue, il s’agit d’un énième livre d’Urban Fantasy. Une héroïne avec du tempérament, intelligente, débrouillarde, autonome et qui possède un pouvoir magique va se retrouver dans une mouise pas possible quand un méchant va venir perturber sa vie ; elle sera bien sûr aidée dans son aventure par un acolyte à visée romantique. Jusque là tout va bien. Sauf que non en fait. Lilith Saintcrow a eu la délicieuse idée de ne pas situer son histoire dans notre quotidien mais dans un monde proche mais différent qui n’est même pas défini comme étant notre futur ou tout simplement un autre univers. Quoiqu’il en soit, on entre dans le monde de la SF auquel se mêle de la fantasy grâce à la présence de démons, chamans, nécromants et autres bestioles fantastiques. Un mélange auquel on n’a pas forcément l’habitude et c’est justement ça qui fait du bien. Grand coup de balai sur les traditions chrétiennes. Depuis le grand Éveil, les codes de la foi ont changé et celle de notre héroïne repose sur le dieu Anubis (rien de plus normal pour une nécromante cela dit). Adieu les « oh mon Dieu » et « doux Jésus », place aux exclamations en égyptien. Les vampires ne portent même plus le nom de vampires mais de nichtven. Enfin, les vampires ça sera pour la suite, là on touche surtout aux démons avec le Diable (pardon le « Prince ») en tête et quand le Diable vous propose un contrat, il vaut mieux lire les petits lignes, c’est plus sûr.

Dante (un nom prédestiné) Valentine n’est pas ce qu’il se fait de plus original en matière d’héroïne même si elle porte sur le visage la nature de ses pouvoirs et que le rendu a l’air d’être plus un handicap qu’un embellissement. Elle est même assez clichée, coincée entre efficacités à toute épreuve et démons intérieurs qui la torturent mentalement même dans son sommeil. Elle aurait gagné à être encore plus sombre. C’est cruel à dire vu son passé mais un peu plus de Sven (Les aux’) dans le sang aurait vraiment été original pour le coup. Ça transpire un peu par moment mais ça n’est pas encore ça (comprendre : elle pleure encore beaucoup trop). Là, elle reste attachante parce que bien construite mais pas extraordinaire. De même, Japhrimel (« notre jeune premier ») peine à devenir vraiment sympathique, sans doute parce qu’il renferme encore trop de secrets mais que l’aspect mystérieux n’est même pas vraiment exploité pour lui donner de la profondeur. Il est juste l’ombre au-dessus de l’épaule de Danny qui lui répète sans cesse qu’il fera tout pour lui sauver la vie. Du coup, certains élans dramatiques peinent à faire mouche. Les quelques personnages secondaires s’en sortent limite mieux comme la copine Gabe et l’ex Jace. Ce qui sauve vraiment ce livre et le rend très plaisant c’est surtout l’ambiance SF/Dark Fantasy avec tout un vocabulaire inventé pour l’occasion, ses véhicules volants, ses gadgets futuristes et ses codes nouveaux avec lesquels il faut se familiariser. Même le fait d’être en mesure de visiter l’enfer pour y rencontrer le Diable a un côté distrayant. La cerise sur le gâteau, c’est que l’histoire est vraiment prenante et pleines de bonnes surprises scénaristiques. C’est le genre de livre qu’il devient difficile de lâcher une fois lues les 50 premières pages. On pourra lui reprocher très facilement quelques longueurs qui vont de paire avec le fait qu’il s’agit du tome d’introduction et une certaine tendance à la répétition mais au final les pages se tournent toutes seules quand on adhère à ce nouvel univers.
Le prochain tome étant prévu pour janvier 2011 et même si la traduction m’a paru particulièrement respectueuse, il est fort peu probable que j’attende jusque-là, surtout que la série ne fait que 5 tomes. A suivre.

2 commentaires pour “Avis : Le Baiser du démon de Lilith Saintcrow (Danny Valentine 1)

  1. Bah tu vois, moi l’aspect SF m’a un peu refroidi car du coup avec tout ce nouveau vocabulaire j’avais du mal à me mettre dans le livre.

    Et puis la relation Dante/Japhrimel passe du coq à l’âne : ils se détestent et 20 pages plus loin finissent dans les bras l’un de l’autre sans que tu l’aies vu venir car l’aspect n’a pas été développé.

    Mon avis est plus mitigé que le tien mais j’attends quand même le second tome car les derniers chapitres étaient percutants et redonnaient du souffle à ce livre alors j’ai bien envie de savoir la suite.

  2. Je me permets de mettre mon avis, puisque ce livre m’a particulièrement marquée.
    En effet certains passages se révèlent presque lassants, notamment lorsque Dante passe du « je vous hais » au « vous n’êtes pas si mal, pour un démon » à l’intention de Japhrimel, où encore lorsqu’elle se met à discuter du bon vieux temps avec un Jace qui est censé la répugner, alors qu’au départ elle se montre plutôt virulente.
    Mais il faut tout de même avouer, comme Tanuki nous l’a si bien marqué, que le style assez inédit de l’Univers du « Baiser du Démon », avec ses catégories de personnages, ses mots de vocabulaire et autres expressions nous obligent à réfléchir tout au long du livre, pour ne pas perdre le fil des explications.

    Personnellement, je pense que chaque lecteur se sera rendu à l’évidence que Dante et Japhrimel allaient forcément finir ensemble, d’une manière où d’une autre. L’auteur nous a un peu trop mis en haleine avant de nous bâcler un petit semblant de relation, dont le moment fort ne tient même pas sur une page entière… C’est bien connu, trop de suspens tue le suspens…
    Je ne sais pas pour vous, mais j’ai été terriblement déçue par la fin. Bon, je vous l’accorde, une jolie petite histoire qui finit bien, ça aurait été médiocre, de même si seulement un des personnages secondaires (j’aurais quand même bien vu Jace jouer la victime) se laissait crever par le grand méchant. Mais quand même, bien que cette fin soit originale d’un point de vue littéraire… bah ! Y a rien à faire, ça ne me plait pas !

    Ayant trouvé un peu par hasard ce livre lors d’une « esclade bibliothèque », j’ignorais qu’il y aurait une suite, même si ça paraissait logique …
    Je l’attend avec impatience !

    Malgré quelques petites déceptions, je trouve ce livre très bien construit, avec une traduction de bonne qualité. Les écrivaillons en herbe comme moi sont bien loins d’arriver à la cheville de cette petite merveille !

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