Avis : Dead in the family de Charlaine Harris (Communauté du Sud 10)

Résumé : La relation de Sookie Stackhouse avec Eric est au beau fixe et même la vie de Jason parait être en ordre. Pourtant tous ceux qui entourent Sookie semblent soudainement avoir des soucis familiaux, y compris Eric, Bill et Sam. Le Sire d’Eric refait surface avec le « frère par Sire » d’Eric en prime. Bill est malade et ne peut être soigné qu’avec le sang d’un « parent ». Quant à Sam, le mariage de son frère est sur le point d’avoir lieu… ou pas. Le brouhaha créé par le coming-out des métamorphes ne s’est pas encore calmé et beaucoup ne sont pas encore prêts à s’attabler avec un chien.
Sookie, elle, n’est pas encore remise des événements du tome 9, aussi bien physiquement que mentalement. Et les Loups-garous lui annoncent qu’il y a d’étranges passages dans les bois près de chez elle. Elle ne tardera pas à faire la rencontre d’un parent très très éloigné…

 

Avis : Voilà un tome étrange. Il aura fallu deux bons jours de réflexion pour savoir dans quel sens allait souffler le vent. Dead in the family parait assez différent des précédents ou alors c’est la mémoire qui flanche. Le début, qui n’est d’ailleurs pas le chapitre 1, est vraiment comme un choc post-traumatique. Il y a beaucoup de larmes, de silences, de non-dits. L’ambiance est cotonneuse comme si Sookie percevait le monde à travers un filtre. Ce qui est forcément le cas après les événements du tome 9 et c’est une bonne chose qu’Harris n’ait pas joué la carte de la facilité en faisant un saut dans le temps. C’est l’occasion de retrouver un peu tout le monde, de prendre des nouvelles de tous ces personnages que l’on a appris à connaitre au fil des tomes. Malheureusement, ça peut aussi donner une forte impression de lenteur et de platitude façon catalogue La Redoute. Un passage pourtant nécessaire puisqu’il est la bouée qui maintient Sookie la tête hors de l’eau, ce qui lui apporte le réconfort sécurisant d’une bonne vieille habitude. Et quand elle reprend pied c’est pour nous dévoiler une Sookie définitivement plus sombre, comme on pouvait s’y attendre. Elle reste la Sookie aimante et altruiste qui se soucie des autres et de leur bien-être. Elle s’inquiète pour la famille de Sam ce qui donne lieu à quelques conversations relativement redondantes entre les deux, elle noue des liens solides avec le petit Hunter que l’on retrouve avec énormément de plaisir et qui nous offre un chapitre particulièrement touchant, elle renoue avec Jason ce qui est fort agréable après des tomes plutôt tendus et elle s’occupe même de Bill qui meurt à petit feu de son empoisonnement à l’argent. Mais à côté de ça, elle développe un sens pratique assez terrifiant qu’on ne lui connaissait pas, allant jusqu’à penser que le meilleur moyen de se débarrasser d’un « problème » c’est de le tuer dans l’œuf, au sens propre. Et ce n’est pas anecdotique, elle le dit à plusieurs reprises.

 

Le tome repose sur des ambiances, un rythme parfois assez déroutant et est vraiment dépourvu d’action hormis dans la sublime et sanglante scène finale (un peu au début mais c’est léger). Le résumé du livre résume en fait vraiment le livre et Harris ouvre la route à plusieurs intrigues que l’on sent s’amorcer ici et qui continueront visiblement dans les tomes suivants. Il y a d’abord un contexte général très ségrégationniste où les garous et autres changeurs sont sur le point d’être forcés par voie légale à se faire recenser et ficher, ceci permettant le retour en force d’Alcide et de la meute de Shreveport. Du côté des vampires aussi, l’aspect politique reprend du poil de la bête avec les ambitions de Victor. D’une manière sans doute involontaire, ces deux histoires parasites un peu les intrigues qui seront intégralement traitées dans ce tome. Au point de difficilement pouvoir se faire un avis sans avoir pu mettre en place toutes les pièces du puzzles. Et il y a en beaucoup dans Dead in the Family. Sans tout énumérer non plus, entre la petite phrase innocente d’Hunter qui jettent un vent glacial sur l’histoire d’un seul coup, le cadavre surprise sur la propriété de Sookie et ‘last but not least’, le sire d’Eric qui débarque avec son protégé, il y a de quoi faire.

 

L’une des autres choses qui reste un peu en suspens c’est la relation de Sookie avec Eric pour laquelle elle a toujours du mal à déterminer s’il s’agit véritablement d’amour ou de l’action magique des échanges de sang multiples entre eux. Qu’on ne s’y trompe pas, les deux ont une vraie vie de couple, lui très attentif et dévoué malgré son travail, elle profitant de chaque instant et très en phase avec la vie d’Eric. Un couple qui semble marcher mais pourtant la question de la durée de vie de Sookie, de ses désirs de femme commencent à se poser laissant planer une impression étrange et peut-être fausse. Comme si Harris préparait une porte de sortie hors de cette relation qui a pourtant mis du temps à se construire et offrait même une nouvelle piste très subtile. La série touchant à sa fin (plus que 3 tomes a priori), c’est une possibilité à envisager.

 

La suite concerne l’explication du titre du livre en lui-même et va contenir de légers spoilers. A lire avec précaution donc.
[spoiler]L’idée d’un(e) mort(e) dans la famille a laissé libre cours aux suppositions les plus folles dans les mois précédents la sortie. Il s’agit pourtant tout simplement du thème principal du livre puisqu’il touche en extrapolant au maximum pas moins de 6 familles de sang, aussi bien au sens propre qu’au sens vampirique. C’est une mort dans la famille de Rémy qui amène Hunter chez Sookie mais aussi la mort de Claudine qui pousse Claude, désespéré depuis la mort de sa sœur et en quête d’un peu de réconfort, à trouver sa place dans la vie de sa cousine, changeant radicalement de caractère au passage. Bill est lui-même concerné par deux morts, l’une dans sa famille « génétique » et l’autre dans sa famille vampirique, celle-ci faisant d’ailleurs la lumière sur la transformation de Bill en vampire. Les deux lui apportent au final une forme de paix malgré le côté très Silver Borne du dénouement de cette partie de l’histoire. La famille d’Eric aussi fait son apparition, mettant le shérif si sûr de lui dans une position particulièrement inconfortable et révèle un tout autre visage du personnage. Assez étrangement, on n’assiste pas directement à tout ce qui se passe du côté d’Eric qui a sa vie propre ; on en constate juste les conséquences à travers les yeux de Sookie. Ce qui peut faire sourire dans tout ça c’est que le « frère » : Alexei Romanov, de la famille des célèbres Romanov, est justement le membre de la famille qui n’est pas « mort » avec les autres.[/spoiler]

 

Ce tome, définitivement plus orientée enquête et mystère, ne satisfera sans doute pas tout le monde et en déroutera plus d’un mais il prend pourtant très logiquement sa place dans l’histoire globale. Et la fin à elle seule vaut son pesant de cacahuètes, résolvant plusieurs intrigues d’un coup dans un grand éclat de violence inespéré. Un très bon Harris qui prend sans doute plus de saveur à la relecture, une fois que l’on sait exactement où l’on va.

PS : On notera au passage un clin d’œil de l’auteur à la série avec la chanson Bad Things de Jace Everett.

 

Don’t call me your wife. You know our so-called marriage is just strategy.

Sookie à Eric

I love spring for all the obvious reasons. I love the flowers blooming […]; I love the birds twittering; I love the squirrels scampering across my yard.I love the sound of werewolves howling in the distance.
No, just kidding.

Sookie

I do know. And I’m sorry to pester you with my problems. But you’re my boyfriend, and part of being a good boyfriend is listening.

Sookie à Eric.

Look at us after all these years, Sam. I’m living with a fairy, I’ve got a vampire boyfriend, you’re dating a werewolf who cracks skulls. Would we ever have thought we’d say this, the first day I came to work at Merlotte’s?

Sookie à Sam

[…], I would’ve picked up the phone to call Eric. I would’ve asked him to bring a shovel and come to help me dig a body up. That was what a boyfriend should do, right?

Sookie.

“Appius Livius Ocella just dropped in.”
“Fuck a zombie!”

Sookie et Pam

Note :

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