Le chat qui parlait dindon

Marrant comme titre non ? Choisi au hasard dans le rayon policier de la FNAC juste parce que le titre m’a intrigué. Le chat qui parlait dindon de Lilian Jackson Braun est en fait le dernier tome de la série des chats qui… à être sorti en France. Bon ça je ne l’ai su qu’en ouvrant le livre et finalement ça ne m’a pas empêchée de l’apprécier.

Alors de quoi que ça cause ? Dans le comté de Moose, vit Qwilleran, chroniqueur dans la gazette locale et personnage apprécié de tous pour son esprit, son argent et ses recompositions théâtrales des évènements historiques qui ont marqué la région. Son point fort : s’intéresser aux gens. Il vit avec deux chats siamois Koko et Yom Yom qui sont loin de manquer de caractère eux-aussi. Koko est le cerveau des deux. Il aime sélectionner des livres pour qu’on lui fasse la lecture et serait un peu medium sur les bords (voire un peu beaucoup). Yom Yom est plus terre à terre, elle profite des séances de lecture bien sûr mais préfère jouer avec son dé qu’elle aime égarer dans les endroits les plus improbables. Ce « ménage à trois » a une petite vie bien réglée alors forcément quand Koko pousse un cri strident pour une raison apparemment inconnue ou grogne en entendant la voix d’une jeune femme sur le répondeur c’est plutôt mauvais signe.

Ce qui peut surprendre avec ce livre, c’est qu’il soit rangé dans le rayon policier alors que finalement l’enquête proprement dite n’est pas ce qui occupe le plus de pages. On la voit se construire et se résoudre petit à petit mais on voit surtout Qwill évoluer dans son petit monde, prendre des nouvelles des gens, mettre en rapport des informations diverses et variées et surtout écrire sa pièce sur la grande tempête de 1913. Forcément ça surprend un peu si on s’attend à lire un « Agatha Christie like » parce que ce n’est trop ça même s’il y a un petit côté britannique dans le style. En comparaison, à côté, Mary Higgins Clark c’est comme une grosse production hollywoodienne. En fait, je pense que ce livre est plus destinée aux amateurs de subtilités qui apprécieront bien plus l’ambiance générale de cette petite ville et de ses histoires de chats et de livres sans s’attacher au fait que, finalement, l’intrigue n’est pas une fin en soi (deux assassinats tout de même). Comme je n’avais absolument aucun a priori avant la lecture, je n’ai pas vraiment été déçue. Au contraire, j’ai même été agréablement surprise par le style de l’auteur et l’ambiance qui règne dans ce comté où tout le monde se connaît. Assez rapidement, on comprend que si intrigue il y a, elle ne sera pas traitée de manière traditionnelle. Je crois que le qualificatif le plus approprié pour décrire l’œuvre en général est charmant. Qwill est charmant et transpire l’intelligence en particulier dans sa façon de récolter et propager les « bruits de couloir » du coin (parce que mine de rien c’est ce qu’il fait le mieux même s’il manœuvre suffisamment bien pour que ça atterrisse dans les bonnes oreilles et pas dans celles qui pourraient en faire mauvaise usage). Les histoires de chats sont charmantes et même sans être une grande admiratrice de la race féline, je dois avouer que la façon dont leurs personnalités variées sont traitées est séduisante. On ajoute au charme un soupçon de fantastique et on a une bonne recette qui a déjà servi pour 27 livres, certes courts mais efficaces. Du coup, je vais tenter de me remettre à jour tout doucement en commençant cette fois par le début.

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