Avis : Nouvelles de Litterature Japonaise de Ryoichi Ikegami

Initialement publiée sur Cinemasie le 1er août 2002 avec la note engageante de 4,25/5

nouvelles de littérature japonaise Un livre qui donne envie d’en lire d’autres
Dans la multitude de mangas qui sortent en France, il arrive que l’on tombe un peu par hasard sur une perle. C’est définitivement le cas pour ce magnifique Nouvelles de littérature japonaise. Très bonne idée de la part de Ryoichi Ikegami d’avoir voulu illustrer quelques nouvelles du début du siècle. Car non seulement son dessin colle à merveille aux différentes histoires mais en plus son choix est très bon.

Dans la postface, il est dit que le point commun aux 5 nouvelles est l’amour sous toutes ses formes. C’est vrai et celui-ci est à chaque fois poussé à l’extrême. Mais on trouve aussi beaucoup de cruauté comme dans les 2 premières histoires. Une cruauté d’une immense froideur. Forcément je ne peux pas révéler le fond de l’histoire sinon je gâcherais tout mais dans les deux cas, on a à faire à des personnes qui sont prêtes à tout pour obtenir la chose qui assouvira leur désir le plus grand. Dans la première histoire, on joue sur les faux-semblants : le seigneur apparaissant au peuple comme un être d’une immense générosité et le peintre comme ayant un esprit suffisamment tordu pour peindre des œuvres représentant les pires atrocités de la vie. Pourtant le plus monstrueux n’est pas celui que l’on pense et le dénouement est terrible. C’est aussi pour cette raison que j’ai choisi cette image parmi toutes les autres. Si vous lisez le manga, vous n’oublierez pas le regard de cette femme qui d’anodin devient d’un seul coup diabolique. La dernière histoire est plus empreinte de fantastique et de mysticisme. Il s’en échappe une impression étrange bien que je la trouve moins forte que les précédentes du point de vue des sentiments. Elle n’en est pas moins fascinante.

Dans cette même postface, on apprend que l’adaptation est très libre. Malgré cela, les histoires arrivent à avoir une vie propre dégageant chacune des sentiments très forts, qu’ils soient agréables ou, le plus souvent, désagréables. Le dessin d’Ikegami est toujours aussi travaillé mais peut-être pas encore aussi abouti que dans Strain. Un grand intérêt est porté au jeu des regards. Ces yeux sont impressionnants de réalisme dans le sens où on peut lire parfaitement le fond de la pensée des différents personnages.

Ce manga est surprenant, hors du commun et en plus il donne envie de s’intéresser de plus près aux auteurs qui ont servi de base aux histoires. Une œuvre à ne pas laisser passer.

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