Avis : Candy Candy de Kyoko Mizuki et Yumiko Igarashi

Initialement publiée sur Cinemasie le 30 juillet 2002 avec la note scintillante de 3/5

candy Un shojo comme on n’en fait plus
Ah Candy ! Le cauchemar de mes jeunes années. Absolument aucun idée de l’âge que je pouvais avoir à l’époque mais ce dont je me souviens c’est que je détestais Candy (contrairement à mes petites camarades). Cucul, pleurnichard et tout en longueurs. Voilà comment je qualifierais la série. Et la chose la plus insupportable chez elle était, à mes yeux, le fait qu’elle n’avait pas de pied mais des espèces de parallélépipèdes rectangles en guise de jambes qui laissaient des traces en forme de carré sur le sol. Alors qu’est-ce qui a bien pu me pousser dans cette lecture, me direz-vous. Connaître la fin bien-sûr 🙂

Première bonne surprise : le dessin. Quand on se souvient de la tête blonde de Candy et de celles de ses camarades dessinées avec simplicité dans la version animée, il est agréable de trouver ici un dessin de très bonne qualité. Certes, les nez sont pointus, les larmes sont rondes, les bouches en triangle et l’effet colgate resplendit dans les yeux des jeunes gens mais là est tout l’art du shojo et c’est plutôt une réussite dans ce style (oserai-je dire que c’est une référence en la matière ?). Parfois les scènes de flashback, sur une seule page avec plein d’images superposées, sont un peu trop surchargées et ne rendent pas forcément bien mais le trait est suffisamment fin pour ne pas gâcher le plaisir des yeux.

Côté scénario, il est appréciable de ne pas avoir à subir toutes les longueurs infligées par la Toei sur la série (rappelons que la série compte 115 épisodes !). L’histoire est fluide, se lit rapidement malgré le fait qu’il y a près de 1800 pages et devient même passionnante par moment. Bon, il ne faut pas oublier non plus que ce manga s’adresse à des jeunes filles donc on retrouve la traditionnelle histoire d’amour impossible avec un beau garçon. D’ailleurs comme dans Lady Georgie, Candy fait craquer tous les jeunes hommes qui gravitent autour d’elle. On voit donc Candy grandir de l’âge de 6 ans où elle rencontre pour la première fois son prince de la colline à environ l’âge de 16 ans (très peu d’éléments permettent de replacer les évènements dans le temps) où elle découvre la véritable identité de son prince. Entre temps, il lui arrive moult aventures.

Mais là où l’histoire est plus dure que pour les Sakura et consœurs, c’est que l’auteur n’hésite pas à faire mourir des personnages qualifiés de principaux. Ainsi, le premier grand drame sentimental que devra surmonter Candy est la mort d’Anthony (cousin d’Alistair et Archibald) dans un accident de cheval que la grand-tante autoritaire (classique) ne cessera de reprochera à Candy. Ce qui fait le charme de Candy est sa force de caractère et la façon dont elle tire de grands enseignements de tous les malheurs qui lui arrivent. Le plus beau c’est qu’elle ne semble pas connaître la haine et préfère jouer de sa bonne humeur comme quand les pestes Neil et Elisa ne cessent de lui tendre des pièges pour la faire partir de chez eux. Une grimace et elle repart. Elle profite toujours à fond des moments de bonheur que lui offre la vie et se refuse à verser trop de larmes dans les moments difficiles. Par contre le but est clair, la jeune lectrice, elle, doit pleurer du triste sort de l’héroïne et, à mon avis, ça doit bien marcher tellement certains moments sont poignants. De temps en temps, Candy part. Certains pourront dire qu’elle prend en main son destin (c’est sûrement ce que l’auteur voulait faire passer comme message), moi j’ai plutôt l’impression qu’elle cherche à fuir ce qui est un peu en contradiction avec le caractère apparent de Candy. Alors faute, pas faute ? Il faut bien essayer de trouver des faiblesses à cette demoiselle si parfaite à qui au final tout sourit.

Ce qui donne un caractère plus sérieux à ce manga c’est également le contexte dans lequel se situe l’histoire, en l’occurrence, la première guerre mondiale dont la pression en arrière plan ne cesse de grandir jusqu’à finalement éclater et être fatale à un autre des héros. Cela donne un peu plus de consistance au manga qui n’enferme pas Candy dans un monde clos. Rajoutons à cela, Terry qui tombe dans l’alcoolisme à cause de sa partenaire de théâtre que perd une jambe en le sauvant et qui exige qu’il lui soit redevable à vie, ce qui le pousse à s’éloigner de Candy et là vous allez commencer à songer à aller chercher une corde… Mais rassurez-vous, ça se finit par un beau happy-end qui, cependant, en laissera certains sur leur faim.

En conclusion, ce manga s’adresse exclusivement aux filles de préférence encore très jeunes ou aux curieux (dont je suis). Il faut avouer que dans le genre shojo, Candy, en dehors d’être un précurseur, s’en sort très très honorablement. Il y a des pincements de cœur, des éclats de rire et des moments de bonheur et le traitement qu’il en est fait dans le manga rattrape le mauvais souvenir que j’avais conservé de la série. Le seul problème c’est qu’en dehors des bouquinistes, Candy n’est plus édité et ne le sera peut-être plus jamais, tout comme la série ne sera peut-être plus jamais rediffusée non plus. Pour en connaître les raisons, je vous conseille d’aller faire un tour sur cette page : Candy Neige. Comme quoi Candy c’est vraiment un cas à part.

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