Avis : Indigo Blue d’Ebine Yamaji

Bleu Indigo

3ème manga de l’auteur à sortir chez nous et je dois dire que c’est mon préféré. Pour ceux qui ne connaissent pas du tout Ebine Yamaji, il s’agit d’une mangaka lesbienne qui écrit des histoires d’amour entre lesbiennes. Mais attention on est loin des filles qui s’habillent en chevalier et autour desquelles tournent beaucoup d’autres demoiselles comme dans Utena ou Lady Oscar entre autres. Des histoires où ça reste tout en sous-entendus et toujours très chaste. Dans le cas présent, il s’agit d’œuvres loin des clichés qui s’adressent définitivement à un public plus adulte. On parle alors de yuri.

Dans Indigo Blue, l’héroïne répondant au joli nom de Rutsu Nakagawa est écrivain, sort avec son éditeur et aime se confier à un ami qui à une petite fille. Ça parle de travail d’écriture, de vie de couple… jusqu’au jour où Rutsu rencontre Tamaki Yano, une lectrice parmi tant d’autres qui pourtant lui donne une interprétation de l’une des scènes de son dernier livre. Une scène d’amour entre une fille et un personnage mystérieux nommé « Y » où Tamaki identifie tout de suite « Y » comme étant une femme. Rutsu propose alors à Tamaki de se revoir pour en rediscuter mais cette dernière refuse en arguant qu’elle préfère rester du côté des lecteurs anonymes qui dévorent ses livres. Rutsu, de plus en plus intriguée, va tout faire pour revoir la jeune femme.

Indigo Blue s’inscrit plus dans la lignée de Love My Life que dans celle de Sweet Lovin’ Baby (que j’avais justement beaucoup moins apprécié). Écriture et accomplissement amoureux dans le fond. Les situations de départ sont cependant bien différentes. Dans Love My Life, Ichiko est déjà en couple avec Eri avec qui elle s’épanouit et même si certaines révélations de son paternel provoquent nombre d’interrogations, au final la sexualité de la jeune fille n’est jamais remise en question. Il s’agit plus de se repositionner par rapport aux autres. Dans Bleu Indigo, Rutsu écrit en filigrane dans ses livres ce qu’elle éprouve au fond d’elle-même sans oser l’exprimer à haute voix. Par convenance, elle sort avec un homme parce qu’il lui a demandé l’autorisation de l’aimer mais, elle, elle ne l’aime pas en retour. Une situation qu’elle ne remet pas en question, elle laisse filer tout en continuant d’éviter les sujets qui fâchent : mariage et enfants. C’est là qu’apparaît l’autre jeune femme qui met soudainement en perspective certains aspects des histoires de Rutsu. Et c’est enfin l’ouverture. L’acceptation.

Ce qu’il y a de très appréciable dans les œuvres d’Ebine Yamaji, c’est le naturel avec lequel les protagonistes vivent leurs histoires d’amour. Ce n’est jamais choquant, révoltant et surtout ce n’est pas militant. C’est juste une histoire d’amour entre deux femmes qui se découvrent. C’est léger, doux et très frais. La lecture d’Indigo Blue s’est révélée plus passionnante que celle de Love my life. Il y a très peu de personnages (5 en tout) mais cela permet au format de one-shot de moins se dissiper. La retranscription des sentiments de l’héroïne m’a paru plus fine et du coup plus efficace et tellement crédible et réaliste. Et puis il y a le dessin très épuré qui colle définitivement bien au style narratif de l’auteur. Bon, j’ai peut-être un peu de mal à exprimer tout le bien que je pense de ce manga mais ça vaut un bon 4/5 tout de même.

Un commentaire pour “Avis : Indigo Blue d’Ebine Yamaji

  1. Cette critique résume parfaitement tout le bien que je pense d’Indigo Blue. J’aime beaucoup cette manière à la fois légère et sérieuse de dépeindre le quotidien des personnages.

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