Rentrée des séries 2008-2009 : True Blood

(à lire en complément parce que je ne vais pas revenir dessus : présentation de la Communauté du Sud et retour sur la campagne de pub pour True Blood)

Bien qu’ayant vu le pilote il y a quelques semaines, j’avais volontairement remis l’écriture de mon avis à la rentrée parce qu’il était clair qu’il y aurait des changements de taille et que ça manquait de finitions. J’ai eu bien raison. A l’époque, j’avais été plutôt séduite mais il y avait des petits points qui me chiffonnaient pas mal et me laissaient un peu sceptique. Je suis bien plus convaincue aujourd’hui.

 

Les premières minutes ont le mérite 1) d’annoncer la couleur. Le show s’adresse à un public majeur, bien vacciné. Ça sera chaud et moite comme un été en Louisiane. Et vu ce qui suit plus tard dans l’épisode, je crois que ça va être un des angles d’attaques des détracteurs de la série. Mais on s’en fout, on est sur HBO et « Tell me you love me » est passé par là l’année dernière. 2) de réintroduire tout la problématique des droits des vampires au travers d’une interview télévisée de Nan Flanagan (tiens tiens) chez Bill Maher. 3) Tru Blood se trouve dans toutes les bonnes crémeries. 4) il y a eu du changement, c’est furtif mais le premier vampire à dégainer ses dents a l’air beaucoup moins ridicule et plus crédible que dans le « pré-pilote ».

 

Autre changement de taille : le trailer. Temporairement on avait eu droit à ça :

Maintenant on a ça :Il n’y a pas photo, ça fait très très HBO, très adulte, très Louisiane. La musique de Jace Everett est plus que bien choisie autant au niveau du style que des paroles. Inutile de dire que là j’étais scotchée à mon écran et pas prête de m’en décoller pour les 50 minutes suivantes. Pour une seconde vision, c’est plutôt une agréable surprise.

 

Dans la foulée du générique, c’est la rencontre avec Sookie interprétée par Anna Paquin et même si sa prestation me parait finalement assez convaincante et que je sais que je vais m’y faire, elle ne correspond pas du tout à mon idée de Sookie mais ça c’est forcément un risque calculé quand on fait une adaptation. On ne peut pas plaire à tout le monde. Par contre, là où je tire mon chapeau à Alan Ball c’est pour avoir trouvé un moyen d’immerger le spectateur dans la tête de Sookie et de lui faire partager la cacophonie ambiante dans laquelle elle baigne. L’effet est très réussi sans en faire trop. En quelques minutes, j’étais à fond dans l’ambiance très vivante du bar et pour peu qu’on n’ait pas l’oreille trop prude, on rigole même aux blagues sous la ceinture de Lafayette (le cuistot très haut en couleurs, surtout sur les paupières). En voilà un très bon choix d’acteur ! Je ne me lasse pas de cette scène entre Lafayette et les 3 serveuses et l’air choqué de Sookie. Priceless 🙂

 

Pour ne pas faire travailler Anna Paquin 24/7, Alan Ball avait bien précisé lors des interviews qu’il mettrait en avant les personnages secondaires sans que Sookie ait besoin d’être dans le cadre. C’est ainsi que Tara (qui prend soudainement une place énorme dans l’histoire) a droit à quelques scènes pour elle. A noter que l’actrice d’origine a été remplacée et que finalement la nouvelle n’est pas mal du tout même si elle est bien moins mignonne.
De même, suivre Jason, le frère benêt de Sookie permet de découvrir de manière plus directe le personnage sans passer par les oui-dires et autres radio-potins. Ça permet aussi de gratifier le spectateur de quelques scènes très osées que j’avais qualifié de « scènes de cul gratuites » il y a quelques mois mais qui ont été bien retravaillées entre temps. C’est nettement plus digeste et la scène hard avec le vampire est beaucoup moins ridicule qu’à l’origine. Pour résumer, on va dire qu’encore une fois, si on n’a pas peur de la grosse bête, c’est plutôt « présenté avec goût » (avec de gros guillemets).
Cette façon d’éclater l’histoire entre les personnages permet surtout à la série de ne pas être trop claustrophobique à cause d’une sorte d’unité de lieu autour de Sookie qui n’aurait pas autorisé le spectateur à prendre de l’avance sur les protagonistes. Autant ça peut marcher à l’écrit, autant sur une série il vaut mieux se donner les moyens de dynamiser le tout et de donner matière à réfléchir.
Un petit mot sur la relation Bill/Sookie puisque c’est la colonne vertébrale de l’histoire mine de rien. Dans un premier temps, j’ai trouvé que Stephen Moyer n’était pas si mauvais choix pour Bill même s’il est clair qu’il ne présente pas pareil mais que d’un autre côté il ira très bien quand le personnage aura évolué (dans quelques années si on y arrive). Le problème c’était sa relation avec Sookie et toutes les scènes avec les deux qui étaient plates alors qu’elles sont censées pétiller d’érotisme. Et bien je viens de découvrir que le charisme dépend parfois d’un tout petit rien… comme d’une petite musique rajoutée en fond qui n’était pas là avant et qui soudainement pimente tout. J’en ai été toute bouleversée. Soudainement Sookie + Bill = AESD j’y crois ! Mais j’attends Eric quand même 😛

 

Que dire d’autre…Qu’il y a du mystère. Il ne s’agit bien-sûr pas que d’une histoire d’amour entre une humaine et un vampire. C’est bien beau de développer des personnages mais il faut aussi qu’ils aient des problèmes. Dans le pilote, on découvre des cadavres et on commence à soupçonner des gens. Inutile de préciser que tôt ou tard, ça touchera Sookie de très près mais je n’en dis pas plus. Qu’il y a aussi beaucoup d’humour. J’ai même beaucoup plus ri cette fois-ci sans savoir pourquoi. Je suis juste rentrée de plein pieds dans l’histoire, j’ai retrouvé des choses qui me plaisent dans les livres comme l’ambiance et j’avais une sorte d’euphorie de me rendre compte qu’Alan Ball avait effectivement su trouver les mots et les images (sans parler des clins d’œil) pour parler aux fans des livres et je l’en remercie de loin en attendant la semaine prochaine.
Mais parce qu’il faut bien dire un peu de mal, je vais cracher un coup sur les acteurs : C’EST QUOI CES ACCENTS DE M**** !!!! C’est un festival et c’est à se demander s’il y en a un qui va y arriver correctement. C’est pourtant pas dur, il faut prononcer la fin des mots sans faire redescendre la voix, coller des ain’t et des doubles négations en pagaille et oublier les points à la fin des phrases. C’est comme le cantonnais, il y a plein de sons qu’on laisse trainer un peu mais avec un accent américain du terroir (genre je suis américaine, je m’y crois :-P). Ralalala… Bon l’un dans l’autre, ça m’arrange, c’est plus compréhensible comme ça mais ça fait pas sérieux. Aller : à suivre…

Un commentaire pour “Rentrée des séries 2008-2009 : True Blood

  1. le jour où je récupère le net pour de bon (pas avant 3 ans vu comme c’est parti) je m’y mets pour de bon 😉

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