Douve de Victor Guilbert

Quatrième de couverture : « Le gamin a Douve dans les veines. » Cette phrase, l’inspecteur Hugo Boloren l’a entendue plusieurs fois lorsqu’il était enfant. Aussi, lorsqu’il apprend qu’un meurtre a eu lieu à Douve, il y voit un signe. Son père est mort, sa mère souffre de la maladie d’Alzheimer ; c’est sa dernière chance de comprendre son lien avec ce village perdu au milieu d’une forêt de sapins.

Tout ce qu’il sait, c’est que son père, policier lui aussi, a été envoyé à Douve il y a quarante ans pour enquêter sur la fuite médiatisée d’un Islandais accusé de meurtre, et que sa mère, journaliste, l’a accompagné pour écrire un livre sur l’affaire. Son arrivée à Douve, village hors du temps auréolé de mystères et de secrets, va signer le début d’une quête de soi autant que de vérité.

Note : SP lu pour RCS.

Avis : Attention : livre très difficile à lâcher. Autant commencer par là : Victor Guilbert sait attraper le lecteur dès les premières pages et le garder captif jusqu’aux dernières. Entre les deux, attendez-vous à être autant malmenés que le héros. Vous voilà prévenus. L’enquête fonctionne vraiment très bien et il est impossible de deviner tous les éléments de l’intrigue en cours de route, même en étant très attentif. Les pièces ne s’imbriquent que dans le tout dernier chapitre, qui a quelque chose de très satisfaisant, il faut l’avouer.

La comparaison avec Twin Peaks en couverture aurait pu être risquée, mais l’aspect microcosme de la ville en pleine forêt, ses scieries environnantes et sa galerie de personnages, tantôt mystérieux, tantôt inquiétants, sont effectivement dans l’esprit de la célèbre série de David Lynch. Il y a de l’étrange, beaucoup de pluie, des jumelles qui ne sont pas sans rappeler la Pieuvre de La Cité des enfants perdus et des crimes entourés de beaucoup trop de silence. Tout ça participe à créer une ambiance très particulière qui intrigue autant qu’elle colle à la peau. Le lecteur est rapidement dans le même état que le policier (hormis l’état alcoolisé à la bière, qui prend vite ses aises avec la première gorgée de Delerm), c’est-à-dire perplexe et avec une liste de questions longue comme le bras. Et toutes trouveront leur réponse à un moment ou un autre.

Pour faire écho au résumé, ce livre a Douve dans les veines. En tournant la dernière page, l’humidité de la bourgade imbibera sans doute encore vos vêtements et l’envie de vous allonger au soleil sera très grande. En tout cas, si vous aimez les enquêtes où le présent se nourrit des fantômes du passé, ce livre est fait pour vous. Et surtout, n’oubliez pas : les hiboux ne sont pas ce que l’on pense.

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