La Proie et l’ombre d’Edogawa Ranpo

proiePrésentation de l’éditeur : Dans ce roman très célèbre, subtil jeu de miroirs où le narrateur. Ranpo Edogawa lui-même, cherche à élucider un meurtre commis par un autre auteur de littérature policière, on retrouve – comme dans tous ses romans cette curieuse alchimie entre une intrigue rigoureuse et une narration envoûtante, dans des mises en scène fantastiques et obsessionnelles (fétichisme, voyeurisme, sadisme et perversions sexuelles). « Flânerie au bord du fleuve Edo ». telle est la traduction littérale des idéogrammes utilisés pour composer ce nom de Edogawa Ranpo (anagramme de Edgar Allan Poe), reconnu au Japon comme le maître-fondateur de la littérature policière japonaise (1894-1965).

Avis : Le court ouvrage se compose de deux nouvelles : La Proie et l’ombre et Le Test psychologique. La première prend le temps de s’installer dans la longueur, d’introduire un narrateur/enquêteur qui semble être l’alter ego de l’auteur et surtout une femme, aussi belle que mystérieuse, victime des menaces d’un fou (le mot est faible) prêt à tout pour se venger. L’ambiance devient très rapidement inquiétante, sombre, dérangeante et très très sulfureuse. Le style d’Edogawa Ranpo est là, toujours aussi reconnaissable, et fleure bon le Japon du début du XXème siècle. La seule faiblesse de l’histoire, malgré les quelques pages finales qui tentent de faire douter une dernière fois le lecteur, c’est que tout devient rapidement trop évident. Paradoxalement, ça n’ôte rien au plaisir de regarder se faire et se défaire les fils de l’intrigue. Toujours avec un brin de perversité.

Le Test psychologique est un joli modèle d’efficacité compte tenu de sa longueur (à peine plus d’une trentaine de pages). Construit sur le modèle d’un épisode de Colombo, le meurtrier est connu dès les premières pages et tout repose sur la façon de le débusquer. Là aussi, un lecteur attentif trouvera aisément la faille, mais le petit jeu entre la police et le tueur prend de toute façon le pas sur tout le reste. C’est à qui sera le plus malin et il faut avouer que le meurtrier y met du sien. Encore une fois, c’est bien cette touche de perversité propre à l’auteur qui fascine le plus.

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