Snuff de Chuck Palahnuik

snuff Quatrième de couverture : Cassie Wright, star du porno sur le retour, achève sa carrière sur un coup d’éclat : baiser devant les caméras avec 600 hommes en une nuit ! Dans les coulisses, les heureux numéros attendent. Parmi eux, 72, jeune puceau, 137 homosexuel refoulé, et 600, hardeur vieillissant. Impatients, ils ne sont pas là que pour le record. Entre pulsions et vengeances, le plus grand gang bang de l’histoire promet d’être… mortel.

Note : Est-il nécessaire de préciser que ce livre n’est pas à mettre entre toutes les mains ?

Avis : A première vue, le tournage d’un gang bang est une occasion en or pour Palahnuik de jouer la carte trashouille provoc. Si vous avez les yeux, les oreilles ou le nez trop sensibles, passez votre chemin, ce livre vous donnera la nausée. L’auteur ne se gène absolument pas pour utiliser le jargon propre au milieu ; ce qui fera réviser quelques classiques et enrichira certainement le vocabulaire des (a)mateurs du genre au passage. Pourtant, assez rapidement, le cadre se fait oublier pour laisser place aux quatre personnages principaux qui donnent leurs points de vue croisés sur la situation tout en y glissant des bouts de leurs histoires personnelles. Dans ce huis clos qui sent fort l’huile de bronzage et la transpiration, chacun va apporter progressivement des éléments pour reconstruire le puzzle au centre duquel trône Cassie Wright. De leurs expériences et de leurs mots nait l’aura de l’actrice vieillissante, pourtant absente de la pièce et qui semble baigner la salle d’attente où tous les mâles sont entassés. Elle aura marqué ses partenaires et ses fans dont certains sont venus exprès pour cette occasion unique afin de l’aider à réaliser le record de sa vie.

Sous le trash, les beaux sentiments. Et un drame qui couve, comme le suggèrent le titre et la quatrième de couverture. La tension monte au fur et à mesure que l’enquête progresse et semble tendre inéluctablement vers un dénouement tragique. Que s’est-il vraiment passé quand Cassie a disparu du jour au lendemain pour revenir quelques mois plus tard ? Et pourquoi ces trois hommes ont l’air de cacher quelque chose ? Le lecteur attentif comprendra rapidement où tout ça va mener. Heureusement, la construction du récit reste plaisante, les anecdotes sur l’histoire du cinéma abondent et surtout l’auteur arrive à surprendre avec des traits d’humour bienvenus et bien vus. La fin est sans doute un peu too much, à mi-chemin entre le touchant et le nawak, mais l’aventure humaine vécue auparavant suffit à dire que ce petit livre est sympa à lire.

Mention spéciale à Christophe Claro pour son talent à traduire et adapter les titres des nombreux films pornos cités dans le livre. Du grand art.

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