Avis : Codename Sailor V de TAKEUCHI Naoko

Présentation de l’éditeur : Dynamique et enjouée, Minako Aino brille par son talent en sport, mais beaucoup moins dans ses études ! Comme toutes les adolescentes, elle s’intéresse essentiellement aux histoires de cœur…jusqu’à ce qu’elle rencontre Artemis, un chat bien mystérieux, qui va changer son destin : il lui révèle qu’elle est en réalité une guerrière née sous la protection de Vénus et qu’elle a pour mission de faire régner la paix et la justice. En ouvrant son poudrier magique, elle se transforme en Sailor V, la justicière en uniforme ! Elle doit désormais défendre la Terre contre des ennemis qui veulent asservir puis faire disparaître le genre humain. Découvrez Sailor V, série à travers laquelle Naoko Takeuchi va poser les bases de son futur grand succès, Sailor Moon.

Avis : La phrase importante à retenir de la présentation de l’éditeur est sans doute celle-ci : « Découvrez Sailor V, série à travers laquelle Naoko Takeuchi va poser les bases de son futur grand succès, Sailor Moon. » Traduction : « Ceci est un brouillon expérimental pour les fans qui veulent vraiment savoir d’où vient Sailor Moon. » En insistant bien sur le public cible : les fans. La lecture de Sailor V, qui ne compte pourtant que deux tomes dans cette réédition, s’avère être un véritable calvaire pour les autres.

Certes, il s’agit d’un shōjo, il est presque normal de revoir ses attentes à la baisse quand on est déjà bien adultes et qu’on a passé l’âge, mais il y a des limites à l’intolérable. Le ton employé par l’auteur, qui semble s’adresser à des gamines de 8 ans, est niais au possible. L’héroïne en devient totalement insipide (déjà que la pauvre est blonde…). Si encore les intrigues n’avaient pas été bâclées, ce mauvais choix aurait presque pu être passée sous silence, mais le côté répétitif des histoires (un ennemi vient venger le prédécesseur déchu), les raccourcis scénaristiques et la quasi absence de fil conducteur rendent le tout encore plus pénible à lire. Les pages se suivent, se ressemblent, et ne passent jamais assez vite. Seuls les deux derniers chapitres viennent relever le niveau et donnent un peu de profondeur à Minako. Ça arrive juste beaucoup trop tard.

Même graphiquement, l’auteur tâtonne beaucoup. Les planches sont chargées, encombrées de petites étoiles, petits cœurs et autres décors fleuris ; ça déborde d’une case sur l’autre et il y a de l’abus de trame dans l’air. On est loin du style plus épuré de Sailor Moon. C’est fort dommage, car, à côté de ça, elle a un beau coup de crayon et ses personnages ont une véritable identité visuelle. En dehors de ce côté fatiguant, ça permet cependant de bien se rendre compte des progrès de Takeuchi, tout en gardant à l’esprit que la réédition de Sailor Moon a été retravaillée entre temps.

Codename Sailor V est vraiment à réserver aux fans pur sucre. Ou aux gamines de 8 ans. Mais pas aux autres, ni à ceux qui n’aiment pas les chats. Surtout quand le chat porte un nom féminin alors qu’il s’agit d’un mâle ; ça porte trop à confusion. Dans tous les cas, il vaut mieux oublier ce mauvais moment aussi vite que possible et se concentrer sur les histoires de lapins, de Lune et d’homme mystère, bien plus prometteuses.

(Publiée sur CinémAsie le 13 octobre 2012)

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