Avis : Les Enquêtes de Kindaichi de Fumiya Sato et Yozaburo Kanari

Initialement publié sur Cinemasie le 1er avril 2003 avec la note de 3,75/5. Nombre de tomes lus à l’époque de la critique : 6

Objectif suspens : Atteint

Avec les séries qui s’avèrent longues, il arrive que l’on hésite avant de se lancer. Kindaichi ou Conan : il fallait faire un choix. Et c’est finalement celui aux apparences d’outsider qui l’a emporté. Je ne ferai donc pas de comparaisons qui semblent inévitables avec Détective Conan puisque je n’ai jamais eu l’occasion de dépasser le tome 1. Après tout, ça n’est peut-être pas un mal pour garder un peu d’objectivité sur Kindaichi qui a été écrit avant mais arrive chez nous après Conan.

Les Enquêtes de Kindaichi est donc un manga où le jeune héros a la « chance » d’avoir un esprit aussi tordu que le sont ceux des meurtriers qu’il débusque. Les histoires sont généralement tellement alambiquées que le lecteur n’a aucune chance, ni les informations nécessaires d’ailleurs, de devancer Kindaichi avant le dénouement final. Ça rappelle forcément les Agatha Christie avec la confrontation finale en particulier, sauf que je trouvais plus souvent le coupable et le mobile à l’époque où je lisais encore ses livres. Malgré cela, il est impossible d’empêcher un esprit de supposer, d’élaborer des hypothèses et même si l’on devine au pif ou non qui est le coupable, le mobile restera une surprise pour beaucoup. C’est en cela que Kindaichi est pour l’instant un manga très stimulant. On ne peut s’empêcher de craindre toutefois que d’ici le 27ème tome, on se retrouve face à des situations qui se répètent et que la lassitude nous gagne. Les histoires sont pour l’instant suffisamment intelligentes (et surtout peu nombreuses) pour que l’on puisse laisser cette crainte au placard, mais pour combien de temps ?

En ce qui concerne la mise en scène, elle est plutôt réussie, alliant avec justesse humour et élan dramatique. Le personnage de Kindaichi est très sympathique (malgré ses gros sourcils épais) et, dans les moments délicats où il faut contredire la police, il présente les choses suffisamment bien pour ne pas passer pour un gros prétentieux et pour mettre le lecteur de son côté. Il faut avouer aussi que pour un manga qui s’adresse à un public jeune, les scènes de meurtre sont particulièrement gores, comme celle de l’assassinat à coup de hache dans le crâne auquel assiste sans pouvoir intervenir toute une équipe de tournage de série télé. Et ceci n’est que pour donner une idée rapide des « réjouissances » que l’on retrouve à chaque aventure. Heureusement Kindaichi est là, gardant toujours la tête froide, prêt à révéler la véritable identité du tueur dans un grand coup de théâtre. Et on l’attend ce moment où le silence semble se faire d’un seul coup et que tout le monde reste suspendu à ses lèvres. Le pire dans ces moments de haute tension étant sûrement le cliffhanger de fin de tome où l’auteur est systématiquement maudit jusqu’à la 7ème génération pour nous faire subir un tel suspense.

Les enquêtes de Kindaichi ne sont pas un chef-d’œuvre du manga mais ont quand même le mérite de faire passer un sacré bon moment au lecteur qui pour l’instant en redemande (et qui s’arrête aussi au milieu du chaque volume pour ne plus subir cette terrible angoisse de fin de volume).

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