Mon diabète expliqué à mes amis 2/4

D’un point de vue plus pratique, de quoi ai-je besoin au quotidien ?

 

L’insuline, le retour de la vengeance
Puisque je ne sécrète plus naturellement d’insuline, il faut forcément que j’en apporte de l’extérieur. De nos jours, il existe une grande variété d’insulines de synthèse (oui, parce que celle de porc, c’était pas super top quand même). Vous vous doutez bien qu’on ne traite pas un enfant de la même manière qu’un adulte déjà. Et même chez l’adulte, chacun va réagir différemment aux différentes formulations. La plupart du temps, elles sont présentées sous forme de stylos jetables sur lesquels on visse une aiguille ; il ne reste plus qu’à piquer. Je vais éviter de parler de ce que je ne connais pas. Pour ma part, j’ai connu deux types d’insulines avant de passer à la pompe. Une lente (la Lantus) couplée à un analogue rapide de l’insuline : Humalog pendant quelques semaines puis Novorapid en Chine puis re-Humalog au retour en France. Allez comprendre pourquoi je réagis mieux à l’Humalog qu’à la Novorapid alors que c’est sensiblement la même chose, mais c’est un exemple parmi tant d’autres qui prouve à quel point ça peut être pointu. La lente est injectée en une ou deux fois et couvre théoriquement 24 h. J’en avais déjà parlé ici. C’est ce qu’on appelle la basale et elle sert « à vivre sans manger ». Elle est adaptée pour absorber ce que le foie relâche en permanence pour couvrir les besoins de base de l’organisme. Il y a beaucoup de choses théoriques à son sujet qui ont fait le « bonheur » de mes nuits. Son action est symbolisée par une ligne droite sur 24 h. Dans les faits, c’est moins rectiligne, mais passons. Le but est de comprendre ce que représente la basale.

À côté, l’analogue rapide injecté au moment des repas sert à absorber le pic ponctuel lié à la prise de nourriture. On parle de bolus. L’insuline commence à agir au bout de 15 minutes et son action s’étend sur une durée de 2 à 3 h. Là, il y a deux écoles. Soit on mange toujours la même quantité de glucides et donc on injecte toujours la même dose. Soit on mange ce qu’on veut et on adapte sa dose en fonction, mais il faut savoir compter ses glucides avec une plus ou moins grande précision (ça dépend de la sensibilité des personnes, encore une fois). La deuxième école est l’insulinothérapie fonctionnelle et je n’ai connu que ça. J’avais donné mes références ici même si maintenant, je ne les utilise plus. C’est aussi l’analogue rapide qui permet de faire des corrections en cas d’erreur de calcul.

Pourquoi je vous parle de ça alors que je suis sous pompe ? Parce qu’une fois sous pompe, il n’y a plus qu’un type d’insuline, mais que le principe basale/bolus reste le même.

 

La mesure de la glycémie
Ça rythme la journée. La logique veut qu’on fasse une glycémie avant chaque repas et une deux heures après chaque repas plus une au coucher pour être sûr de passer une nuit tranquille. Dans la pratique, j’en fais plutôt neuf sur 24 h, mais c’est vraiment variable. Si j’ai besoin d’en faire plus, j’en fais plus, il vaut mieux vérifier que rester dans le doute (ou à 3 g/L pendant 4 h). Il arrive que j’aie besoin d’en faire moins et que je tombe à six par jour. Il n’y a pas de règle stricte sauf de ne pas hésiter en cas de doute. Je sais que beaucoup, malades ou pas, considèrent ça comme une contrainte peu agréable, mais c’est un peu comme tout, ça devient une contrainte si on veut que ça en soit une.

Ma bestiole actuelle ressemble à ça (et oui, elle fait des stats, mais j’y reviendrai quand je parlerai de la pompe).

Dextroyer Performa Combo

 

Avec ça, j’ai besoin d’une bandelette sur laquelle déposer la goutte de sang et d’un autopiqueur qui sert, comme son nom l’indique, à piquer le doigt (mais jamais le pouce et l’index et jamais la pulpe comme on le voit souvent sur les photos). Il est possible aussi de piquer à d’autres endroits (côté de la main, bras) mais ça peut entraîner des variations au niveau des résultats ; je reste donc sur les doigts. La question qui est sur toutes les lèvres maintenant c’est : est-ce que ça fait mal ? Honnêtement non. Il faut juste faire attention de ne pas piquer deux fois de suite au même endroit, mais sinon l’autopiqueur utilise un ressort réglable pour propulser l’aiguille et ça va suffisamment vite pour qu’il n’y ait pas de réelle appréhension. Il suffit de presser un peu le doigt pour obtenir la goutte et ça se referme quasiment immédiatement. En faisant un peu attention, on voit les petits nuages de points noirs sur les côtés des doigts, mais ça cicatrise quand même assez vite malgré la fréquence de mes contrôles. Les aiguilles, tout comme les bandelettes, sont quant à elles, à usage unique et se jettent dans un bac jaune destiné aux déchets médicaux.

À suivre : la pompe.

4 commentaires pour “Mon diabète expliqué à mes amis 2/4

  1. Deux questions :

    -Pourquoi ne dois-tu pas piquer dans la pulpe de ton doigt ?

    – Par rapport à tes contrôles, tu les fais parce que tu es « inquiète » ou parce que tu « sens » que c’est pas top et que tu veux vérifier ? En fait, à part dans les cas graves, au quotidien ressens-tu ton diabète à travers des symptômes physiques ?

    (j’espère que j’ai été claire et si ce n’est pas le cas, désolée).

  2. Question 1 : parce que ça fait plus mal tout simplement et que ça devient inconfortable au niveau du toucher.
    Question 2 : J’y reviendrai dans la partie 4.

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