Avis : Shakespeare’s Landlord (Lily Bard 1) de Charlaine Harris

Synopsis (traduction maison) – Shakespeare, Arkansas. En rentrant chez elle un peu tard, Lily Bard, 31 ans, aperçoit une silhouette furtive disposer de grands sacs poubelles dans le parc local et, en en ouvrant un, elle découvre le corps de son ancien propriétaire. D’un rapide coup de fil anonyme (elle est déterminée à éviter les questions), elle fait un signalement auprès du chef de la police. Réalisant que laisser ses empreintes digitales sur le sac pourrait faire d’elle une suspecte, Lily décide de mener subtilement l’enquête auprès de ses clients, dont certains étaient eux-même locataires de la victime, et évalue méticuleusement leurs placards, leurs tiroirs et leurs motivations.

 

Avis – Contrairement à La Communauté du sud, la série des Lily Bard ne contient pas une once de fantastique. L’héroïne est une simple femme de ménage qui fait en sorte de faire son travail en restant la plus invisible possible. Son seul vrai loisir : se rendre trois fois par semaine à son cours de karaté. Bien sûr le petit monde bien organisé de Lily va être bouleversé par ce meurtre qui va la forcer à interagir un peu plus avec son environnement et va permettre au lecteur de faire plus ample connaissance avec elle et les habitants de Shakespeare. Ce qui séduit tout de suite, c’est le côté femme indépendante et sûre d’elle de Lily. Elle a du caractère, un grand sens pratique, contrôle sa vie dans les moindres détails et n’aspire qu’à la tranquillité. Elle est aussi capable de s’adapter aux situations nouvelles sans perdre les pédales. Elle a une personnalité qui fascine tout de suite. Pourtant, très rapidement, on se rend compte qu’elle a un lourd secret dont l’ombre plane en permanence sur l’histoire. Un secret tellement horrible que l’appréhension de découvrir la vérité prend le pas sur le besoin de savoir. Un secret qui explique ce qu’elle est aujourd’hui et qui en fait un personnage profond et compliqué dont on ne peut qu’admirer le courage et la force. Charlaine Harris a déjà prouvé plus d’une fois qu’elle maîtrise aussi bien l’humour et la légèreté que le drame et l’horreur. Avec l’histoire de Lily, on atteint un summum dans le domaine de l’horreur. C’est noir, très noir mais c’est aussi une vraie leçon de vie.

 

Comme dit plus haut, il s’agit en premier lieu d’un roman policier avec une héroïne qui n’a rien d’un détective mais sa profession de femme de ménage la place directement au cœur de l’action et surtout de l’intimité des gens. Rajoutons à cela que Lily est douée d’un très bon sens d’observation et de déduction et elle a donc effectivement tous les atouts en poche pour mener l’enquête à sa façon. Le livre s’ouvre d’emblée sur le meurtre et à partir de ce moment, il devient quasiment impossible de lâcher le livre. Il y a un réel plaisir à découvrir la petite communauté de Shakespeare même si parfois on s’enfonce un peu dans les détails insignifiants. Le ton est globalement assez léger, avec pas mal d’humour, malgré les drames environnants. Si, comme Lily Bard, vous avez l’oeil partout, vous n’aurez pas grand mal à trouver le coupable très tôt dans l’histoire (mais peut-être pas le mobile du crime). Et curieusement, même avec ce soupçon toujours bien ancré dans la tête, l’intrigue n’en perd pas pour autant tout son intérêt. Entre l’histoire de Lily, ses nouvelles rencontres avec des personnages secondaires bien construits, l’enquête et les problèmes annexes, l’action rebondit beaucoup et l’auteur ne cesse de promener le lecteur et d’essayer de le détourner de cette première impression.

 

Malgré le faible nombre de pages, Shakespeare’s Landlord est un roman maîtrisé et passionnant qui joue sur plusieurs tableaux en même temps et s’en sort avec les honneurs. Même si Shakespeare, Arkansas a l’air aussi perdu (et fort en accent) que Bon Temps, Louisiane, et raconte l’histoire de gens en apparence très ordinaires, les Lily Bard ont quelque chose que les Sookie n’ont pas : l’auteur y a inclus des choses très personnelles qui donnent au livre une profondeur inédite pour une œuvre censée n’être qu’un divertissement de quelques heures. Est-il nécessaire de préciser qu’il s’agit d’une lecture vivement recommandée ?

Note :

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