Avis : Lover Unleashed (Black Dagger Brotherhood 9) de J.R. Ward

Synopsis : Payne, sœur jumelle de Vishous est taillée dans le même moule que son frère, elle est sombre et séduisante. Emprisonnée durant une éternité par sa mère, la Vierge Scribe, elle gagne finalement sa liberté mais subit aussitôt une blessure dévastatrice. Le médecin Manuel Manello est chargé par la Confrérie de la sauver car il est son seul espoir. Quand le chirurgien humain et la guerrière vampire se rencontrent, leurs univers se heurtent alors que nait entre eux une passion indéniable. Avec tant d’obstacles contre eux, l’amour se révèlera-t-il plus fort que leurs origines et la physiologie qui les séparent ?

 

Avis : Quand JR Ward a annoncé que le 9ème tome de La Confrérie de la dague noire serait sur Payne et Manny, on était en droit d’être un peu surpris et sceptiques. Manny était un personnage très secondaire croisé au détour d’un couloir d’hôpital, également ancien collègue de Jane qui avait un gros faible pour elle à l’époque. Autant dire qu’il n’avait pas vraiment eu le temps de faire forte impression. Pour le compléter, on retrouve Payne, la sœur de V, qui, pour le coup, a su se faire vraiment remarquer dès son apparition. Comme pour l’histoire de Butch, les rôles sont inversés puisque lui est humain et elle vampire et qu’il va bien falloir trouver une solution à leur différence de taille. Amour impossible quand tu nous tiens. Les similitudes avec Lover Revealed seront d’ailleurs multiples par la suite. Les événements de ce livre reprennent exactement à la suite du tome 8. Payne est en passe de perdre l’usage de ses jambes pour toujours et envisage déjà une solution radicale ; Manny est un chirurgien orthopédique ultra-talentueux. Accessoirement il a aussi un cheval qui vient de faire une chute lors d’une course et qui est bien parti pour ne pas s’en relever malgré les efforts des vétérinaires. Le parallèle est un peu trop évident dès le départ. Par contre, l’ambiance claustrophobique de la clinique créée par l’auteur pour faire écho à l’enfermement forcé de Payne est plus subtile et tout à fait réussie. L’envie de sortir prendre l’air devient contagieuse assez rapidement.

 

Le gros problème avec ce tome c’est qu’il ne s’y passe globalement rien d’intéressant. Le début est très lent mais soit ! il faut le temps de tisser les liens entre nos deux amoureux. En ce qui concerne les liens avec le lecteur, il en va autrement. Dans l’ensemble, la sauce ne prend pas. Manny n’arrive pas vraiment à faire monter la température à lui tout seul, même si physiquement il s’intègre plutôt bien dans le paysage. Il a quelques bons moments malgré tout, notamment quand il tient tête aux frères et tout particulièrement à V avec qui les relations sont tendues dès le départ. Forcement Payne est sa « petite » sœur. Il trouve aussi sa place auprès de Jane dans la clinique quand les choses chauffent un peu avec les Lessers. Mais sa relation avec Payne manque cruellement de ce qui a fait le succès des livres précédents. La grande innocence de cette dernière en matière de sexe rend les scènes « intimes » plus humoristiques qu’autre chose et c’est quasiment impossible de les prendre vraiment au sérieux ou de les trouver mignons.
Heureusement qui dit Payne dit V et Lover Unleashed est au final aussi bien un tome sur Manny et Payne qu’un deuxième opus sur V et Jane (et accessoirement V et Butch). On pensait que tout était réglé et qu’ils vivaient sur leur petit nuage rose comme les autres couples de la maison mais on se rend vite compte qu’une distance continue à exister entre eux deux et que celle-ci met en danger leur relation. Le hic c’est que ça n’est pas tout à fait raccord avec les impressions laissées par le tome 5, Lover Unbound. Jane semble redécouvrir les préférences extrêmes de son mâle et fait des scènes. Elle en devient méconnaissable. Et au final, le nouveau V semble perdre de son piquant en résolvant ses problèmes. Ça n’est pas dit que le public soit tout à fait convaincu par ces changements.

 

Peut-être que les amateurs de romance paranormale y trouveront leur compte. Les autres qui sont plus là parce qu’il y a d’habitude une vraie intrigue autour des histoires d’amour en seront pour leurs frais. Difficile de prendre beaucoup de plaisir quand 50% du temps les hommes bandent, se paluchent, éjaculent à foison et qu’en plus l’essai n’est pas forcément transformé dans la foulée. Ne parlons même pas de la scène de l’hôtel qui semble tout droit sortie d’un film porno. (Veut-on vraiment savoir ce que JR Ward fait de ses premiers samedi soir du mois ?) Certes Xcor et ses hommes ne sont pas des enfants de cœur mais la preuve par l’image était peut-être de trop (surtout en comparaison des autres scènes de sexe du livre qui sont loin d’être à la hauteur). Ce tome semble être le livre de la facilité. Tout est linéaire. JR Ward met en place toute une série de fils conducteurs mais les scènes clés qui auraient dû pimenter les choses n’arrivent tout simplement pas. Qu’il s’agisse de la confrontation avec Xcor, de LA scène entre V et Butch qui est amenée d’une façon telle qu’on ne peut être que déçu par le résultat final ou du couple Qhuinn / Blay qui végète. L’auteur semble embrasser pleinement les ondes gay de ses personnages mais ne délivre pas les scènes tant attendues. De même, l’enquête policière qui se développe en parallèle avec José et son nouveau collègue laisse assez dubitatif. Plus intéressant par contre, c’est qu’à travers l’histoire de Payne, on en apprend plus sur V et on revient sur les drames familiaux qui ont fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui. Ça permet aussi d’introduire de nouveaux guerriers hardcore avec à leur tête Xcor, fils proclamé de The Bloodletter. Vengeance et ambition sont au programme et l’Omega et ses Lessers semblent s’éclipser complétement au profit d’un nouvel ennemi venu de l’intérieur de la race. Un vent frais qui est loin d’être déplaisant après 8 tomes, il faut l’avouer. Mais qui ne suffit pas à sauver le navire du naufrage malheureusement.

Love can conquer everything but reality. Which will win every stinking time.

Manny

Butch blinked. Then smiled a little. “You have balls.”
“And they’re made of brass. Big as church bells, too.”

Butch et Manny

Note :

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