Avis : Level 26 Dark Origins de Anthony E. Zuiker et Duane Swierczynski

Synopsis : Les policiers du monde entier classent les meurtriers sur une échelle de 1 à 25, selon leur dangerosité… Ce que personne ne sait, c’est qu’un tueur échappe à cette classification. Sa cible : n’importe qui. Son mode opératoire : n’importe lequel. Son surnom : Sqweegel. Sa classification : NIVEAU 26. Seul Dark, ancien agent fédéral, peut l’arrêter. Depuis que le monstre a massacré sa famille, il a quitté le métier, se jurant de ne plus mettre les pieds en enfer. Mais bientôt, il n’aura plus le choix. (Présentation de l’éditeur)

 

Avis : Tout d’abord, il y a eu l’épisode 4 de la saison 11 de CSI avec son tueur vêtu de latex noir de la tête au pied qui ne laissait aucune trace derrière lui. Puis il y a eu l’avis de Lalo qui donnait une forte impression de déjà-vu. En fait, tout est fait pour s’imbriquer.

Pour resituer un peu, il est bon de rappeler qu’Anthony E. Zuiker est le créateur de CSI. Las d’être embolisé par son bébé, il a renégocié son contrat pour s’offrir la liberté de travailler sur un autre projet littéraire assez original : Level 26, destiné à être une trilogie. Partant de quelques feuillets avec les grandes lignes de l’histoire, Zuiker va faire appel à Duane Swierczynski pour étoffer.

 

Le premier tome, Level 26: Dark Origins, est un digi-roman c’est à dire un roman classique (un policier ici) auquel se mêle une composante digitale (des vidéos à consulter sur le site internet associé en l’occurrence). Ça aurait pu s’appeler un Vook si c’était effectivement cette entreprise qui en avait les droits et que les deux avaient pu être réunis sur un seul et même support (c’est d’ailleurs ce qui a été fait avec l’appli pour iphone finalement). La question qui est sur toutes les lèvres est : qu’apportent vraiment les vidéos en question à la lecture ? Appelons ça une expérience enrichie. Certaines vidéos reprennent effectivement de manière plus imagée et linéaire des événements décrits dans le livre, souvent avec un peu d’avance. D’autres vidéos sont des éléments à part entière qui sont une vraie valeur ajoutée comme le seraient des scènes coupées. C’est sombre, c’est angoissant, c’est dérangeant mais fascinant aussi ; c’est réservé à un public majeur car les limites sont poussées un peu plus loin qu’un simple épisode destiné à la télévision. Même s’il peut paraitre désagréable d’avoir à faire la navette entre le livre et le PC (il y a 20 vidéos en tout), l’idée est bonne car elle contribue pleinement à assombrir encore plus l’histoire et mettre mal à l’aise voire à hanter le lecteur après sa lecture. La dernière vidéo notamment est incontournable puisqu’elle va au-delà de la dernière page du livre. A noter qu’il existe bien des petites erreurs de raccord entre livre et vidéo mais c’est minime. Peut-on lire le livre sans voir les vidéos ? Sans doute mais ça doit paraître moins original au final et c’est rater l’occasion de découvrir que des acteurs comme le grand Michael Ironside et Glenn Morshower ont participé au projet.

 

Qu’en est-il de l’histoire maintenant, car l' »objet » ne fait pas tout. L’idée est assez simple. Il s’agit de la traque d’un tueur en série insaisissable passé maître dans l’art de la torture physique et psychologique. La narration alterne entre les points de vue de plusieurs personnages dont Riggins, Dark, Sibby, le tueur lui-même et d’autres beaucoup plus secondaires. L’objectif est de donner un maximum d’informations au lecteur sur Sqweegel sans pour autant lui donner la clé de l’énigme. Même les phases d’immersion dans sa tête n’apportent pas d’éclaircissements sur ses motivations, tout du moins au début. Par contre ça donne une bonne idée du plaisir qu’il prend à faire ce qu’il fait. Sqweegel en devient un personnage mystérieux et hautement inquiétant avec l’imagination d’un tueur en série (un vrai cette fois) tel qu’on en croise dans les ouvrages de Stephane Bourgoin (recommandés pour ceux qui s’intéressent au sujet). Sqweegel fascine et terrifie dans ce rôle de sociopathe de la pire espèce, peu importe cette histoire de niveau 26 dont il serait le seul représentant. C’est un adversaire de taille pour Dark qui est son alter-ego du côté de la justice. Ce dernier est un profiler de haut vol qui joue au chat et à la souris avec Sqweegel et qui va malheureusement découvrir que le chat n’a aucun intention de le laisser tranquille. En dire plus serait trop en dire car tout le livre repose surtout sur cette manipulation psychologique que Sqweegel effectue sur Dark. Comme c’était déjà le cas dans des films comme Le Silence des Agneaux et Se7en auxquels il est difficile de ne pas penser en cours de lecture.

 

Retour sur l’épisode de CSI pour conclure car il est bon de le revoir après avoir lu le roman. Tout d’abord, il s’agit d’un mélange entre ce que l’on a appris dans la nouvelle (comme l’origine du nom Sqweegel par exemple) et, selon des articles américains, d’éléments censés établir une passerelle vers le tome 2…qu’il faudra donc lire pour savoir d’où sort ce Sqweegel 2 tout de noir vêtu. A suivre…

Bonus :

Quelques liens en anglais pour en savoir un peu plus :
– Le site Level 26
– Un article très complet sur la naissance du projet
– Même les SuicideGirls en parlent

Note :

2 commentaires pour “Avis : Level 26 Dark Origins de Anthony E. Zuiker et Duane Swierczynski

    1. J’ai fait un rapide calcul, j’ai l’édition 93 de son livre Serial killers : Enquête sur les tueurs en série, je devais avoir une quinzaine d’années quand je l’ai lu. Y en a deux qui ne surveillaient vraiment pas mes lectures.

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