Avis : Blood Promise (Vampire Academy 4) de Richelle Mead

Spoiler alert : Énormément de spoilers. De toute façon il est déconseillé de lire ne serait-ce que le résumé avant d’avoir lu le tome 3. Là, en plus, il s’agit plus d’une analyse du style de l’auteur donc je prendrai pour exemples des événements précis du livre pour appuyer mes remarques.

 

Synopsis : Jusqu’où Rose est-elle prête à aller pour tenir sa promesse ?
L’attaque récente des Strigoi sur l’académie St. Vladimir a été la plus mortelle que l’école ait jamais connue, prenant aussi bien les vies d’étudiants Moroi, de professeurs que de gardiens. Pire encore, les Strigoi ont enlevé certaines de leurs victimes… y compris Dimitri.
Il préfèrerait mourir plutôt que d’être l’un d’eux, et Rose doit abandonner sa meilleure amie, Lissa, celle qu’elle a juré de protéger quoiqu’il arrive et tenir la promesse que Dimitri l’a supplié de faire. Mais avec tout ce qui est en jeu, comment pourrait-elle détruire la personne qu’elle aime le plus ?

 

Avis : Une fois n’est pas coutume, je vais écrire cet avis à la première personne parce que j’ai des comptes à régler avec l’auteur. Hormis le tout premier tome qui était une véritable bonne surprise, les livres suivants ont tous repris plus ou moins les mêmes tics d’écriture de l’auteur. Ça passe ou ça casse comme on dit. Quand l’histoire était suffisamment bien écrite pour gommer les imperfections, il n’y avait rien à redire, surtout que j’ai déjà dit à plusieurs reprise à quel point j’aimais le traitement du passage de l’adolescence à l’âge adulte de Rose. Le problème bien sûr c’est quand l’intrigue ne suit plus. La lecture devient alors pénible et interminable.
En toute logique, Rose doit maintenant partir affronter le monde, confronter la théorie avec la réalité pour revenir grandie et encore plus mature. Une expérience sans rapport avec son escapade du tout début avec Lissa. Notre Rose va à nouveau évoluer et découvrir que le monde n’est pas noir ou blanc. Ici elle va volontairement partir à la chasse aux Strigoi, croiser d’autres dhampirs, faire des rencontres intéressantes en cours de route (je pense à Sydney et Abe notamment). Le changement de décor est assez intéressant lui-aussi. Il y a donc matière à emporter le lecteur vers de nouvelles aventures passionnantes. Sauf que c’est loin d’être le cas.

 

Une première chose interpelle au bout d’à peine quelques pages. D’où Rose déduit-elle que Dimitri est en Sibérie à partir de ce que lui dit Mason… qui ne parle pas, rappelons-le, puisque c’est un fantôme. Il se contente de hocher la tête à la fin du tome 3 pour lui faire comprendre que Dimitri est maintenant Strigoi et c’est tout. Elle fait donc toute seule le pari qu’il retournera en Sibérie. Admettons. Quand on n’a pas prévu son coup, autant utiliser une astuce qu’on espère glisser ni vu ni connu. Et ça n’est pas le seul moment où Mead comble les failles de l’histoire à sa convenance. Le retour d’Aaron qui réapparait de nulle part a droit à son explication tout droit sortie du chapeau. Ce ne sont certes que des détails qu’on pourrait laisser passer.
Pour meubler, elle a aussi recours au fameux lien psychique entre Rose et Lissa qui permet au lecteur de suivre le déroulement d’une deuxième histoire en parallèle de l’autre côté de l’Atlantique. Un histoire sans grand intérêt car difficilement gérable à distance ou alors il faudrait que Rose puisse être « connectée » en permanence, ce qui n’est bien sûr pas le cas même si les visions sont déjà beaucoup plus longues qu’à l’habitude. Que faire alors ? Tout simplement dire que dorénavant Rose pourra non seulement avoir une vision en live mais aura également la possibilité de fouiller la mémoire de Lissa à sa guise pour combler les trous. Ça c’est fait. Les flashbacks maintenant. Qui l’eut cru ? Rose et Dimitri ont partagé beaucoup de moments forts et on ne nous en avait rien dit avant. Pour des raisons de construction dramaturgiques, c’est le moment de faire revenir tous ces beaux moments, de rappeler à quel point ils étaient faits l’un pour l’autre et d’introduire cette pointe de mélancolie si chère aux Young Adults. Comme dans le tome 2 des Cat & Bones, la question n’est pas de savoir si on va revoir Dimitri mais plutôt quand et dans quelles circonstances. Il faut donc ménager ce moment pour qu’il ait un impact maximum sur le lecteur. C’est le tome sur Rose et Dimitri après tout, même si vu la tournure de leur relation dans le tome 3, on pouvait espérer autre chose. Ici tout pointe vers des retrouvailles douloureuses et c’est plus que le cas puisque soudainement Dimitri devient l’initiateur d’une relation abusive avec violence, manipulation et chantage où Rose ne fait que se mentir à elle-même pour expliquer ses blessures. Dimitri fait froid dans le dos et si l’auteur n’avait pas tendance à être prévisible, on pourrait même parler de gâchis.

 

Dans les tics dont je parlais plus haut, le plus flagrant qui est présent depuis le début, c’est cette faculté à toujours finir un chapitre sur un mini-cliffhanger (quand il ne s’agit pas d’un plus gros comme à la fin du tome 3). Systématiquement la dernière phrase du chapitre fait que l’on se jette sur le début du suivant et ainsi de suite, donnant l’impression au lecteur de ne pas arriver à lâcher le livre tant qu’il ne l’a pas fini. Inutile de redire que j’ai trouvé ce tome assez fade, pourtant je lirai la suite puisque les 50 dernières pages jouent très bien leur rôle de préparation des événements à venir, ce qui donne bien sûr envie d’en savoir plus. Sauf que j’en suis parfaitement consciente et j’ai déjà une bonne idée de ce que je vais découvrir dans le tome 5. C’est bien là qu’est le problème. Je ne suis jamais surprise et quand Mead croit lâcher une bombe vers la fin au sujet de Abe, il me parait évident que le moment même où la question sur sa nationalité est posée, on a la clé du personnage. Un autre phénomène étrange qui se produit depuis le tome 1 et qui ne cesse de m’intriguer : j’ai tendance à devancer son fil de pensée de quelques lignes et c’est presque étonnant de lire à chaque fois ce que je viens juste de penser… ce qui n’aide pas.
Blood Promise est pour moi un vrai faux pas où l’auteur s’est montrée incapable de masquer les défauts avec une histoire qui tient la route. Je n’en suis pas encore au moins d’abandonner en cours de route comme ça a été le cas avec Twilight mais le tome 5 a franchement intérêt à être à la hauteur.

“Life’s like that,” he said. “As we grow and change, sometimes things we’ve experienced before take on new meaning. It’ll happen for the rest of your life.”

Dimitri

“To drink the blood of another…to watch the life fade from them and feel it pour into you…it’s the greatest experience in the world.”

Dimitri

« And standing there with her, I was happy…so, so happy…that I was her daughter. She wasn’t perfect, but no one was, as I was learning. She was, however, good and brave and fierce and compassionate…and I think she understood me more than I realized sometimes. If I could be half the woman she was, my life would be well spent.  »

Rose qui a bien tiré la leçon du tome 2 vous remarquerez.

Note :

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Un commentaire pour “Avis : Blood Promise (Vampire Academy 4) de Richelle Mead

  1. C’est le genre de gimmick dont je ne suis pas fan. Dans le genre auteur qui réussit à tenir en haleine, grant morrison aura donné sur 2 semaines les clés d’un run de 5 ans sur batman, et les explications tiennent la route alors que le tout est d’une densité incroyable et s’articule autour de plusieurs titres à la fois.

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