Avis : Narcissus in Chains de Laurell K. Hamilton (Anita Blake 10)

02us_narcissus4ème de couverture : Les hommes sont tous les mêmes ! Bon, c’est vrai que Jean-Claude et Richard se distinguent… N’empêche ! Je les évite tous les deux depuis des mois pour tenter de remettre de l’ordre dans ma tête.
Mais lorsque des métamorphes fraîchement débarqués à Saint Louis enlèvent mes léopards pour les torturer, je n’ai pas d’autre choix que d’appeler au secours les deux mâles de ma vie. Seul problème : pour m’aider, ils ont besoin que nous fusionnions nos pouvoirs, ce que je refuse depuis le début. J’en ai toujours redouté les conséquences… et la suite prouvera que j’avais bien raison ! (4ème de couverture piquée à Milady, ça se sent hin ?)

 

Avis : Quand j’ai lu Narcissus pour la première fois, il y a presque 2 ans, il était noyé dans un gigantesque livre de près de 6000 pages qui couvrait les tomes 1 à 15. Une « addiction » non-stop qui n’a pas que du bon car il m’était devenu très difficile par la suite de dire dans quel tome avait eu lieu tel ou tel événement. Avec la sortie en français, j’ai eu une bonne excuse pour le relire enfin mais toujours en anglais (logique) et de me rafraîchir la mémoire. J’ai toujours dit que Narcissus était mon tome préféré dans la série… C’est toujours le cas mais pourquoi déjà ?

 

Parce qu’il s’agit du tome pivot de toute l’histoire et qu’il marque un énorme tournant. Avant, Anita était un peu prude, coincée entre deux mâles à tomber qui ont accepté de se la partager pendant des mois. Elle continuait à faire ce qu’elle sait si bien faire : dézinguer les monstres et les tueurs tout en relevant un ou deux zombies et en décochant des petites phrases pas piquées des hannetons au milieu de tout ça. L’Anita 100% action comme on l’aime. Avec néanmoins déjà un peu de politique vampirique et métamorphique. Avec Narcissus et par la suite, le changement de ton est assez radical, elle va devenir l’un des « monstres », plonger la tête la première dans la politique et ces choses métaphysiques qui pour l’instant l’avait plutôt laissée tranquille.

 

Comme plus ou moins dit dans le résumé, ça fait 6 mois qu’elle n’a vu ni l’un ni l’autre (ce qui est faux vu qu’on sait grâce à « The Girl Who Was Infatuated With Death » qu’elle a revu Jean-Claude entre temps mais ne chipotons pas sur les incohérences de l’auteur). 6 mois qu’elle a mis à contribution pour faire un petit tour au Nouveau Mexique (Obsidian Butterfly) et pour apprendre à contrôler ses nouveaux pouvoirs avec Marianne. C’est une Anita métamorphosée que l’on retrouve donc et elle aussi va trouver qu’il y a eu du changement dans la vie de ses deux hommes. Ses constantes réticences vis-à-vis du triumvirat et sa prise de recul ont eu de lourdes conséquences pour Jean-Claude et ses ennemis, pour Richard et son clan et de manière surprenante pour Damian. Et c’est là où la nouvelle Anita nous surprend tous en embrassant d’un seul coup tout ce qu’elle fuyait jusqu’alors. C’est là aussi qu’arrive le mariage des marques entre Anita, Jean-Claude et Richard et c’est le début de la fin si je puis dire (mais pas forcément en mal, je me mets juste à la place d’Anita un instant). Même si cette « union » a du bon pour nous lecteurs et nous permet de redécouvrir les 2 hommes avec un regard neuf, d’en apprendre plus sur le passé douloureux de JC grâce aux souvenirs partagés, c’est aussi une arme à double tranchant. C’est assez marrant d’ailleurs de voir que dès la page 64, un gros indice est donné quant à ce qu’on découvrira officiellement au sujet de Richard dans Blood Noir mais le plus important bien-sûr c’est l’ardeur qui passe de JC à Anita et la transforme en monstre avide de sexe et de chair. Comme le dit Laurell en d’autres termes, c’est une belle vacherie qu’elle a fait à son héroïne. Et Anita va devoir en apprendre les nouvelles règles du jeu.

 

C’est à partir de ce tome que les lecteurs vont commencer à grincer des dents parce que du sexe il va y en avoir dans les tomes à venir et pas forcément de manière justifiée. Curieusement dans ce tome ça passe comme une lettre à la poste grâce à une écriture efficace à laquelle on est bien habitué maintenant et un aspect « nouveauté » qui laisse présager un défi de taille pour Anita dans les tomes à venir. Laurell commence aussi à étoffer le casting qui deviendra le casse-tête que l’on connaît quand on a lu la suite. Entre vampires et surtout léopard-garous, il faut commencer à suivre. Si on regarde de manière un peu générale le livre, on se rend compte que finalement l’histoire principale tourne autour de ces derniers. Nathaniel et Gregory ont des ennuis, Micah arrive avec son pard en perdition (inconnus à poils x2 si je puis dire. Si vous n’étiez pas encore fan des garous tachetés, vous allez le devenir TRÈS rapidement <3), Elizabeth mériterait d'être remise à sa place et Richard subit un très vif retour de flamme après avoir essayé d'allumer le feu de la démocratie dans son pack. "Karma is a bitch" c'est bien connu et ça ne s'applique pas seulement à Richard mais aussi à Anita qui a fui ses responsabilités et en a finalement 15 fois plus à la fin du tome. C'est le prix fort qu'Anita se retrouve à payer pour sa désertion des 6 derniers mois que ce soit vis à vis des métamorphes ou des vampires. Mais finalement ça permet de définir de nouvelles bases pour la suite qui n'aura pas grand chose à voir avec ce qu'on a déjà lu. Pour le meilleur ou pour le pire.

 

Quid de la partie enquête « classique » ? Autant dire qu’elle est quasi-inexistante ou tout du moins arrive très très tard dans l’histoire et ne pèse pas lourd même si finalement a posteriori on se rend compte qu’il n’y a pas vraiment de hasard dans le scénario. Mais du coup sur le moment, ça donne vraiment une forte impression de baclage, surtout que Laurell est assez coutumière de la résolution en 2 coups de cuiller à pot. Au final, ça n’est pas vraiment un problème car le reste de l’intrigue est très solide et même si le rythme est limite 24/7 comme pour un Merry, l’auteur nous y apprend des choses très intéressantes tout du long sans pour autant éprouver la patience du lecteur. Il y a un certain nombre de scènes très fortes mais la plus belle à mon avis c’est celle qui retrace l’histoire déchirante de JC et Asher, si bien mise en mots, si touchante. Heureusement qu’il y a ces scènes d’ailleurs parce que notre vampire favori n’est pas beaucoup présent à part un passage très remarqué au début et un autre au milieu mais c’est pour mieux se rattraper dans le tome suivant, je rassure les fans. Plus que 3 mois à attendre pour replonger dans ce nouveau monde d’Anita Blake qui va vous coller à la peau jusqu’à tome 17 😀

 

Au final, cet avis s’avère plus être un résumé commenté sans trop de spoiler qu’un véritable avis mais impossible de faire le point sur ce tome particulièrement dense qui donne pourtant l’impression qu’il ne se passe pas grand chose quand on compte le nombre de scènes qui le composent. Je vais me répéter et dire à nouveau qu’il s’agit du tome métamorphose à la fois pour Anita et pour l’histoire générale et vous allez le sentir passer. Moi j’attends patiemment de voir les réactions aux prochains tomes parce que ça risque d’être drôle :o)

Maybe you’re not willing to give up a lover who’s colder than you are. (Ronnie à Anita au sujet de JC)

She stared up at me, and there was something in her eyes, something that said we finally had an understanding. She was afraid of me, and sometimes that’s the best you can do with people. I’d tried kindness. I’d tried friendship. I’d tried respect. But when all else fails, fear will do the job. (Anita face à Elizabeth)

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