Avis : Démon Intérieur de Jenna Black

Démon Intérieur de Jenna Black Résumé : Morgane Kingsley est exorciste et, par les temps qui courent, elle ne manque pas de boulot. Normal, son aura peut venir à bout de n’importe quel démon.
Du moins, c’est ce qu’elle croyait : un démon a réussi à la posséder, elle !
Et il est à se damner. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de la beauté du diable… Morgane pourrait bien succomber à la tentation et en oublier son cher et tendre. Sans compter que son invité mystère doit résoudre une guerre de succession démoniaque qui met en péril la survie de l’humanité.
Une mission qu’on ne refuse pas… (Milady)

 

Avis : Notre héroïne du jour se nomme donc Morgane Kingsley. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, il n’y a pas de vampire dans son monde… pas de loup-garou non plus. Juste des démons qui prennent possession d’humains mais de manière encadrée. Libre à chacun à partir du moment qu’il est majeur d’offrir son corps comme réceptacle d’un être immatériel venu du monde des esprits. Une démarche lourde de conséquences puisque la personnalité propre de l’hôte se retrouve spectateur de sa propre vie désormais dirigée par le démon. En échange, le démon met généralement sa force et capacités surhumaines aux services de la société. De là apparaissent bien-sûr aussi certaines dérives. Quand un démon prend possession d’un humain sans son consentement on obtient un démon illégal qui dans le meilleur des cas gagne un exorcisme et dans le pire fini au bucher avec son hôte. C’est là qu’intervient Morgane, notre puissante exorciste à qui l’on fait appel quand le cas est désespéré.

 

Que dire de Morgane Kingsley ? Qu’elle n’a pas grand chose pour elle la pauvre. Âgée de 28 ans, elle se décrit elle-même comme grande, bien charpentée (et pas grosse-sic) avec des cheveux roux qu’elle porte courts, s’habillant de manière très sexy (juste histoire qu’on voit bien le haut de son tatouage dans le bas du dos, cf la couverture) et par dessus tout garce. Je pense qu’elle a bien raison de le répéter encore et encore dans le livre parce que ça n’est pas son comportement qui en témoigne le plus. Elle se traite (ou se fait traiter) aussi de débile, d’idiote, d’imbécile. Je vote pour. Certes, ça ne fait peut-être pas de mal de s’éloigner du moule « dur à cuire, indépendante et débrouillarde » mais de là à se retrouver avec un nana à 90% passive, peureuse et prude qui passe son temps à dire qu’elle se met en colère sans que ça serve à grand chose, il y a un monde. Garce… prude… c’est un peu contradictoire et ça n’est qu’une exemple de ce qui ne marche pas pour moi. L’auteur a voulu donner un coup de fouet (pun intended) à l’aspect sexy (c’est de l’urban fantasy après tout et que serait l’urban fantasy au féminin sans sensualité et scènes hot à déboulonner le cerveau ? Réponse : Twilight) en plongeant notre héroïne dans le monde du SM, homo qui plus est. Et là madame qui se considère comme une bombe au lit, et dit tout autant de bien de son copain à grand renfort de descriptions imaginées, se dégonfle comme une baudruche. Mon Dieu cachez ce membre que je ne saurais voir ! Du haut de ses 28 ans, elle semble découvrir le monde, trouve ça « malsain et dégradant » et ose à peine s’avouer à elle-même qu’imaginer 2 hommes ensemble l’excite. Je n’insisterai pas sur cette partie si elle n’occupait pas de manière assez inutile plus d’un tiers du livre. Introducing Adam et Dominic, nos homos amateurs de lacérations et autres coups de battoirs bien sentis qui vue la place qui leur est accordée doivent sans doute être considérés comme des personnages principaux, sauf qu’ils ne sont pas attachants pour un sou. Ils sont comme l’héroïne : schizophrènes et changeants. J’en suis même venue à me poser des questions sur l’âge de l’auteur qui justifierait une écriture aussi bancale mais je n’ai malheureusement pas trouvé.

 

L’intrigue en elle-même avec le beau démon sexy (pareil il faut le répéter souvent pour y croire) et la guerre de succession dont il est question plus haut se résume en fait à une introduction en la matière avec un soubresaut sur la fin qui donnerait presque envie de lire la suite (surtout que la société des démons est bourrée de bonnes idées) mais 340 pages pour en arriver là, c’est un peu beaucoup quand tout pourrait être condensé en 50 pages ; le reste c’est de la broderie bavarde et brouillonne. Chose rare, j’ai lu ce premier tome en français et j’ai été catastrophé par le niveau de langue et je ne parle pas ici du vocabulaire « appelons un chat un chat » mais vraiment du style qui m’a paru tellement pauvre, sans nuance, plus parlé et familier que courant. Certes ça se lit vite, très vite même, mais de mon point de vue c’est loin d’être épanouissant. Après vérification avec la version originale, ça s’avère plus fluide à lire en anglais qu’en français tout en n’étant pas du Shakespeare. Reste qu’il y a des soucis de traduction certains et à plusieurs reprises j’ai du aller rechercher la phrase d’origine pour constater que oui un mot avait été curieusement traduit. Un exemple pour me donner bonne conscience de taper sur la traductrice.

I’m sure your breasts are stunning, but I assure you I can resist the temptation.

Je suis sûr que tu as des seins étonnants, mais je t’assure que je peux résister à cette tentation.

Sensationnel, exceptionnel mais étonnant ? A devoir jongler comme ça entre VF et VO, même si je n’en attends rien, je lirai donc la suite en anglais, c’est toujours bon pour mon poil. En espérant que Morgane arrête de gnognoter et fasse sont boulot (ai-je oublier de dire qu’on a droit à UN exorcisme en tout et pour tout dans ce tome ?) et que son entourage gagne en consistance. A suivre…

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