Avis : Metropolis de Rintaro

Initialement publiée sur Cinemasie en 2002 avec la sublime note de 4,75/5 et un petit cœur.

MetropolisComplétement sous le charme
Parfois, à la fin d’un film, on a l’impression de s’être pris une claque, que l’on n’a jamais vu un truc pareil et qu’il est difficilement imaginable que quelqu’un puisse être à l’origine d’un tel exploit. Et bien c’est ce que j’ai ressenti à la fin de Metropolis.

Pourtant le sujet n’est pas vraiment neuf. J’avais déjà vu le Metropolis de Fritz Lang et quand on lit l’accroche de cette version, on est vite tenté de dire que c’est un remake. Même les premières images y font penser avec ces immeubles monolithiques. Mais la comparaison s’arrête vite et laisse la place à un émerveillement visuel permanent.

Au premier abord, certains seront sûrement rebutés par le design des personnages qui est typique d’Osamu Tezuka. J’en connais qui n’aiment pas. Pour ma part, ayant lu pas mal de mangas du maître, j’avais déjà l’habitude de ses dessins et je dois dire que dans ce cadre si futuriste, ils donnent une étrange impression d’intemporalité. Sans doute parce que Tezuka n’avait jamais eu des décors aussi travaillés et complexes pour meubler ses arrière-plans. Le résultat est très réussi en tout cas. Et ce dont je suis sûre, c’est que beaucoup ne résisteront pas à la jolie frimousse de la petite Tima. Cet ange blond tout en lumière qui éclaire la noirceur du film avec son innocence et sa beauté. Pourtant, c’est sur cet être que repose toute la philosophie du film. Elle qui est l’arme à double tranchant pour la ville de Metropolis. Car elle est avant tout une intelligence artificielle laissée quelque peu en liberté et qui n’est pas si simple à manipuler. Elle qui devra être défigurée autant physiquement qu’humainement pour pouvoir accomplir son destin… mais je n’en dirai pas plus.

Ce scénario d’anticipation ne serait rien sans un décor adéquat. Et là il y a de quoi être époustouflé par la maîtrise complète de l’intégration de la 3D dans la 2D. On touche à la perfection car même si l’on sait que les images sont retouchées par ordinateur, il est bien plus difficile d’arriver à dire exactement ou se trouve la limite à l’écran. Le tout étant accompagné par des mouvements de travelling saisissants de fluidité et d’envergure avec ces immeubles gigantesques qui constituent la partie émergée de la ville. Le monde sous-terrain du petit peuple est, quant à lui, plus anarchique dans son organisation spatiale mais les couleurs y prennent alors vraiment vie et sont souvent mises en contraste avec les couleurs plus froides de la surface. Mais quelque soit le niveau, les plans ont toujours une très grande profondeur. Tout paraît tellement gigantesque.

Un dernier mot sur la BO qui accompagne le film. La plupart des morceaux étant issus du Dixieland Jazz, cela rend le film encore plus indéfinissable dans le temps. On a l’impression d’être revenu au début du siècle aux États-Unis et pourtant quelle merveille ! Ça faisait longtemps que je n’avais pas entendu quelque chose d’aussi original et travaillé. Le tout étant entrecoupé de morceaux plus classiques ou plus déjantés au choix mais toujours en adéquation parfaite avec les scènes.

Pour conclure, que pourrais-je ajouter d’autre à part que, à mes yeux, ce film est un enchantement, un pur moment de beauté basé sur un scénario d’une grande intelligence. Et n’ayons pas peur des mots, c’est également un chef d’œuvre. Je ne pourrais que conseiller la vision de ce film à tout le monde.

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