Avis : Southern Vampire Series de Charlaine Harris

Contrairement à Twilight, voilà une série de livres que j’ai vraiment dévorée quand je l’ai découverte. Pour l’instant seuls 8 tomes sont disponibles (7 en français) et le rythme de publication est de un par an. Du coup comme pour les Anita Blake, je suis actuellement en état de manque. Je vais faire en sorte de ne pas trop spoiler même s’il s’agit d’une présentation de la série plus que d’un avis.

 

Même si le public cible est grosso-modo le même, il y a un sacré fossé entre la très pêchue Anita Blake et la midinette Sookie Stackhouse. Encore une héroïne au milieu de vampires me direz-vous. Oui, mais c’est un genre à part entière après tout. Notre charmante Sookie, pour la présenter un peu, a un peu plus de la vingtaine, vit en Louisiane dans une petite ville nommée Bon Temps près de Shreveport. Elle travaille comme serveuse dans un des bars locaux et aime la bronzette. Même si elle est un peu blonde, elle a le mérite d’être plutôt futée et elle ne manque pas d’humour et fait même dans l’auto-dérision. Difficile de ne pas tomber sous le charme dès le premier tome et de suivre avec beaucoup d’intérêt son évolution par la suite. Elle a aussi « accessoirement » la réputation d’être un peu folle. L’explication, elle la donne elle-même au bout de quelques pages : elle entend tout ce que pensent les gens autour d’elle. Un pouvoir qu’elle maitrise plus ou moins et qui parfois la fait répondre à haute voix à ce que certains pensent tout bas. Heureusement pour elle, personne ne veut vraiment croire qu’elle est télépathe et chacun préfère penser qu’elle a un grain. Elle, par contre n’a aucun doute la-dessus vue la cacophonie qui règne certains jours dans sa tête. Un problème de taille découle directement de ses dons : impossible d’avoir des petits amis car tout ce qui peut leur passer par l’esprit quand elle se retrouve en tête à tête est irrémédiablement un tue-l’amour. Jusqu’au jour où un client un peu particulier vient prendre un verre au bar… Leur premier client vampire et le premier havre de paix pour Sookie puisque son esprit est parfaitement insondable.

 

Un vampire dans un bar ? Et personne pour sortir un pieu pour lui clouer le bec ? Il faut dire que dans le monde de Charlaine Harris, les vampires ont fait leur coming out (« of the coffin » et pas « of the closet ») et vivent au grand jour (enfin surtout la nuit). Suite à la mise au point par les Japonais d’un sang artificiel suffisamment proche du vrai, les vampires peuvent descendre des bouteilles de sang comme d’autres descendraient de la bière. Bon bien-sûr un petit extra de temps en temps ne fait pas de mal et comme chacun sait les vampires ont leurs attraits (il n’y a qu’à voir le nombre de films, livres, séries etc sur le sujet, sans parler des gothiques romantiques). Pour les envies de sang naturel il y a les Fang-Bangers qui n’hésitent pas à donner de leur personne (dans tous les sens du terme) à tous ceux que ça intéresse : service payable en argent, sensations fortes ou pourquoi pas une gorgée euphorisante de sang de vampire. Autant dire qu’on tient là une nouvelle drogue à la mode qui circule sous le manteau (le prix variant avec l’age du vampire, comme le vieux vin). Plus classiquement les vampires ne supportent pas le soleil, les pieux dans le cœur, le feu et l’argent (métallique, of course).

 

A coté de ça, il y a aussi les loup-garous et garous au sens large, les métamorphes, les fées et d’autres bestioles diverses et variées qui, eux, vivent encore dans l’ombre. Ce qui entraîne Sookie à côtoyer tout ce petit monde c’est cette fameuse rencontre avec le vampire Bill dans le bar dès les premières pages. Celui-là même qui va l’introduire auprès d’Eric (aaahh Eric… *sigh*), le shérif vampirique local. Sans rentrer plus dans les détails parce que je sens que je vous ai déjà perdus de toute façon, de là on commence à mettre les pieds dans ce qui fait une grosse partie de l’intérêt de cette série : la politique vampirique d’une part et celle des garous d’autre part, les 2 ne se télescopant que rarement et permettant ainsi de vraiment développer l’univers Sookie Stackhouse. Les talents de Sookie vont d’abord être utilisés par Eric mais finiront par être employés par bien d’autres. Tantôt on lui demandera de sonder les esprits dans une histoire de disparition de vampire, tantôt il s’agira d’assister la reine en plein congrès de vampires. Les histoires sont toutes aussi variées que vraiment prenantes et s’améliorent au fur et à mesure (typiquement le genre de livre qu’on ouvre et qu’on ne repose plus, très localement qualifié de « cochonnerie de bouquin »). Et le petit plus qui donne tout son charme à la série (et qui la distingue de ses camarades aux histoires similaires) c’est définitivement le cadre. Ça sent vraiment le sud des États-Unis (sans arrière-pensées). J’entends même l’accent si typique et souvent assez incompréhensible de la campagne du sud dans la façon dont parlent les gens (à l’écrit, ne cherchez pas la logique de ma phrase mais sachez que j’avais American Gothic et Lucas Black comme références pour ceux qui se demandent d’où ça sort). Puis il y a l’ambiance très terroir des petites villes où tout le monde se connait depuis plusieurs générations et se retrouve au bar pour se mettre à jour sur les potins du coin. Même si l’histoire se suffit à elle-même car elle est déjà bourrée de qualités, il n’y a pas de doute que cet aspect est un gros plus. Et quelque part, je suis persuadée que c’est en partie ce qui a attiré Alan Ball et l’a convaincu de se lancer dans l’adaptation pour HBO. Inutile de dire que je reviendrai très très rapidement sur la série TV True Blood (dont la diffusion commence ce soir) mais comme ça ça permet d’avoir une petite présentation de cet univers et de faire un peu de pub pour les livres qui sont disponibles en français sous le nom de « la Communauté du Sud » chez J’ai Lu (collection J’ai Lu pour Elle, genre il n’y a que l’aspect romance (dont je n’ai pas parlé je m’en rends compte maintenant) qui compte et pas du tout l’aspect fantastique ultra-travaillé). Avec un peu de chance si la série marche ils ressortiront tout ça en mode grand public.

 

En bonus, les couvertures cliquables des éditions américaines dessinées par Lisa Desimini que je trouve bien plus sympathiques que les françaises et qui vous permettent de profiter des titres originaux jouant avec les morts.

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