Blood Noir de Laurell K Hamilton (Anita Blake 16)

Bien que j’en ai vaguement parlé il y a quelques temps, je doute que cet avis intéresse grand monde ici et je ne vais pas prendre le temps de réintroduire les personnages et les relations entre eux. C’est juste histoire de garder une trace de ma lecture dans un coin.

 

Blood NoirBlood Noir est le 16ème opus des aventures d’Anita Blake. Au rayon aventures en tête à tête, il y avait déjà eu Micah en 2006 qui s’attardait sur le personnage du même nom et qui avait permis de confronter Anita à certains de ses démons intérieurs relatifs à ses relations compliquées avec ses nombreux amants. Le tome se lisait extrêmement rapidement et ne faisait pas progresser les intrigues en cours mais avait le mérite d’offrir une scène de « levée de zombie » comme on n’en avait pas eu depuis un moment. Cette année c’est au tour de Jason d’emmener Anita en voyage. Étant assez fan de Jason depuis son apparition dans The Lunatic Café, je trépignais déjà un peu plus à l’idée de le lire (surtout que ça fait un moment que j’ai fini The Harlequin et que je supporte mal le sevrage forcé).

La raison du voyage est l’hospitalisation du père de Jason. Père pas très aimant et passablement brutal que le jeune homme ne se fait pas une joie d’aller voir mais les circonstances étant ce qu’elles sont, il n’a finalement pas trop le choix s’il veut avoir une chance de mettre les choses à plat avec son géniteur avant sa mort. Nathaniel propose alors à Anita d’accompagner Jason et de jouer le rôle de la petite-amie pour l’occasion. Anita ne trouvant aucune bonne excuse pour ne pas accepter et étant même poussée par Jean-Claude, elle se retrouve bientôt dans une petite ville tout droit sortie de la 4ème dimension où tout le monde se ressemble et où Jason est tout de suite pris pour le fils d’un gouverneur dont le mariage est prévu pour la même période que leur séjour. Pour compliquer les choses, non seulement Anita est isolée géographiquement des autres membres du Triumvirat mais Marmée Noire profite de l’occasion pour essayer de couper les liens métaphysiques qu’Anita entretient avec Jean-Claude et Richard.

Pour aller droit au but, je dois dire tout de suite que ce tome n’est pas un grand Anita Blake même si j’ai eu du mal à le lâcher. C’est ce que j’appellerai un tome mineur dans la saga. Ce qui constitue une grande part de l’attrait que j’ai pour les Anita (en dehors de l’irrésistible ascension d’Anita en elle-même), c’est le côté « politique » de l’histoire avec le Sénat des vampires, les luttes de pouvoir, les diverses organisations de « garous » et les interactions entre tous ces groupes. Là, en dehors de la furtive intervention de Marmée Noire et ses conséquences, je vais devoir rester sur ma faim en attendant l’année prochaine et le tome 17. Mais on sent bien que LHK est en train de placer ses pions et fait monter progressivement la pression. C’est juste très dur d’attendre quand on sent la fin approcher (à moins que LHK nous sorte un ultimate bad vampire après Marmee mais quelque part j’en doute).

Éliminons tout de suite les quelques petits trucs qui m’ont chiffonnée dans ce tome. Comme assez souvent, les monologues intérieurs d’Anita sont très bavards, elle analyse et analyse encore ce qui est bien-sûr le moyen choisi par LHK pour faire vivre l’aventure au lecteur depuis l’intérieur. Et quand il ne s’agit pas de monologues, on a droit à de longues conversations entre les personnages exposant leurs sentiments sur la situation et autant la plupart du temps ça passe bien et la conversation fait progresser l’histoire, autant par moment, je trouve que LHK ne fait pas assez confiance à ses lecteurs pour comprendre les situations et les états intérieurs de l’héroïne. Au lieu de ça, elle fait poser des questions assez stupides à Anita demandant des explications qui me semblent fort peu nécessaires ou alors redondantes et admises depuis longtemps. Cette recette est utilisée dans tous les tomes mais maintenant LHK s’adresse à des personnes qui a priori ont lu les tomes précédents (pas la peine d’attaquer par le milieu, ça vide l’œuvre de sa profondeur) et connaissent plutôt bien les sentiments et la manière de penser d’Anita maintenant. Du coup, on a droit pas moment à des dialogues répétitifs, aussi inutiles que longs. Deuxième point : je crois qu’au bout de la 15ème répétition de « the real version of the smile that parted women from their money at the club. », on a bien compris que Jason a un sourire pour le boulot dont il sait user et abuser. C’est assez étrange de se dire que finalement le gros de l’histoire se passe à l’hôtel où logent Anita et Jason. Un peu de la maison d’Anita, un peu d’une maison perdue au milieu de nul part et un peu d’hôpital mais c’est grosso-modo tout. Et l’action est vraiment cantonnée dans le dernier tiers du livre. Un dernier petit truc aussi au sujet des grands débats autour des grossesses possibles d’Anita que ce soit dans ce tome ou les précédents… Il serait peut-être temps d’aller sur choisirsacontraception.com et d’opter pour un truc un peu plus efficace et auquel elle n’a pas besoin de penser tous les jours (même si en théorie elle y pense tous les jours… sauf là).

Pour le reste, voilà ce que je retiendrai en 5 actes et dans le désordre :

  • Même si je l’ai trouvé particulièrement dure j’ai beaucoup aimé la scène de retrouvailles avec la famille. La relation avec le père m’a semblé encore pire que ce qu’en laissait présager Jason quand il y faisait référence. C’est un peu comme rencontrer le monstre et s’apercevoir que la réalité est pire que le cauchemar. Merci à Anita de faire ce qu’elle fait le mieux : rentrer dans le lard et discuter après. Jolie conclusion à cette partie de l’histoire en fin de tome.
  • Aussi horrible que ça puisse paraître, j’ai aimé voir Anita perdre pieds suite à la nuit du grand black-out et laisser apparaitre une autre facette d’elle-même qui n’est pas la dure à cuire qu’on connait. Les 4 phrases à la jonction du chapitre 44 et du 45 résume très bien l’état intérieur d’Anita et il n’y a pas besoin d’en parler pendant 15 pages. C’est concis et c’est poignant.
  • Je fais partie de celles qui ont encore l’espoir de voir Richard retomber sur ses pattes et trouver sa place dans le triumvirat même si c’est grillé avec Anita, amoureusement parlant. Dans ce tome, la donne change enfin et de manière plutôt inattendue mais finalement logique et on est sur la bonne voie. Je ne vois pas comment Richard pourrait être moins gérable maintenant mais LHK peut nous réserver encore quelques surprise. Anita en prend aussi pas mal pour son grade de « servante » de MotC et c’est pas mal qu’elle réalise enfin certaines choses ; on a l’impression qu’elle murit d’un seul coup et ça laisse augurer du meilleur quant à la suite.
  • La scène dans la maison isolée à la fin : du pur Anita mais trop court malheureusement. C’est là qu’on se rend compte que les vraies scènes d’action manquent dans ce tome (et je ne parle pas des 3 scènes et demie de sport en chambre) et des concours de b**** avec les gardes du corps.
  • Tout le côté 4ème dimension avec tous ces jeunes qui se ressemblent, c’est surréaliste et je n’ai pas arrêté de penser aux problèmes de consanguinité qu’il devait y avoir dans la région mine de rien. Jason a bien fait de partir 🙂

Dommage au final que la relation Jason-Anita ne trouve pas vraiment de nouvel équilibre ; j’ai encore la sensation qu’elle n’a pas vraiment évoluée malgré leurs plâtrées de grandes conversations. Après, j’aimais bien cette relation comme elle était parce que justement elle n’est pas comme les autres, elle est plus légère et sans complication et ça lui fait du bien à Anita de ne pas se poser trop de questions par moment. Blood Noir est avant tout un cadeau fait aux fans de Jason qui ont enfin l’occasion d’en savoir plus sur lui alors j’va pas m’plaindre hin !

2 commentaires pour “Blood Noir de Laurell K Hamilton (Anita Blake 16)

  1. La suite « Skin Trade » est pas mal, et il y a aussi la serie Meredith Gentry de Laurell K Hamilton.

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