Mademoiselle de Park Chan-wook

Mademoiselle Synopsis : Corée. Années 30, pendant la colonisation japonaise. Une jeune femme (Sookee) est engagée comme servante d’une riche japonaise (Hideko), vivant recluse dans un immense manoir sous la coupe d’un oncle tyrannique. Mais Sookee a un secret. Avec l’aide d’un escroc se faisant passer pour un comte japonais, ils ont d’autres plans pour Hideko…

 

Avis : Je vais prendre le parti d’en dire le moins possible sur le déroulement de l’intrigue pour ne pas divulgacher, ce qui aura pour conséquence de fournir un avis un peu court et creux. Je ne mettrai pas non plus de bande-annonce à la fin de ce post, parce qu’elle en dit déjà trop et j’ai aimé aborder ce film sur la seule base qu’il a été réalisé par Park Chan-wook. Je n’en savais rien d’autre et c’était très bien ainsi.

De la première à la dernière images, j’ai été séduite par la beauté de la photographie, par le choix des couleurs, par les contrastes, par le perfectionnisme. Les plans sont beaux, toujours magnifiquement cadrés, avec souvent des jeux de reflets dans les miroirs pour apporter de la perspective à la scène et à la pièce. Là-dessus vient se rajouter l’art de capter les expressions du visages, notamment des deux personnages féminins. Tout est dans le détail, dans une bouche qui s’entrouvre, dans un regard fuyant, dans un mouvement vif, dans une goutte de transpiration qui glisse. Et que les actrices (Kim Min-hee et Kim Tae-ri) sont belles devant cette caméra qui les observent sous la moindre couture !

Pour ce qui est de l’intrigue, le résumé semble en dire déjà trop, mais il ne révèle en réalité que les quinze premières minutes du film. S’il y a bien un escroc dans l’histoire, c’est le réalisateur qui se joue du spectateur en trois actes. Quand on croit être arrivé au fond du tiroir et avoir saisi ce qu’il se passe vraiment, un autre s’ouvre. Il y a un plaisir pervers évident à regarder ce film, à voir les deux femmes jouer ensemble à un jeu dangereux, à voir les uns manipuler les autres, mais aussi à voir le voile de la vérité se lever par à-coups, à comprendre, puis à douter de ce que l’on pense avoir compris, jusqu’à la toute fin où, enfin, les choses sont claires.

Mademoiselle est un film sur les apparences, sur le trouble, sur la perversion et la perversité, sur la beauté, sur la vengeance, sur l’amour aussi et, par-dessus tout, sur la liberté et le prix à payer pour l’obtenir. Sublime. Et beau, tellement beau.

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