Meg Corbyn, tome 1 : Lettres écarlates d’Anne Bishop

Quatrième de couverture : Meg Corbyn est une Cassandra Sangue, une prophétesse du sang, capable de prédire l’avenir lorsqu’elle s’incise la peau. Une malédiction qui lui a valu d’être traitée comme de la viande par des hommes sans scrupules prêts à la taillader pour s’enrichir. Mais aussi un don qui lui a permis de s’échapper et l’incite à chercher refuge chez les Autres. Là où les lois humaines ne s’appliquent pas. Même si elle sait, grâce à cette vision, que Simon Wolfgard causera également sa perte. Car si le chef des loups est d’abord intrigué par cette humaine intrépide, peu de choses la séparent d’une simple proie à ses yeux…

Avis : Fantasy, Urban Fantasy. Difficile à dire. Contrairement à de très nombreux titres d’Urban Fantasy où le fantastique (vampires, métamorphes, sorciers, etc.) s’invite dans notre quotidien, Anne Bishop a pris le parti de réinventer le monde de zéro. Dès l’introduction, tous les repères sont chamboulés. La géographie est familière sans l’être tout à fait et les jours de la semaine ont changé de nom. L’humain n’est pas non plus celui qui découvre qu’il y a d’autres créatures tapies dans l’ombre prêtes à lui sauter dessus. Non, ici, les humains ont dû apprendre à conjuguer depuis la nuit des temps avec ces Autres qui ont toujours su garder la main, autant dans les affrontements que dans les négociations avec eux. Résultat : si fantaisie urbaine il y a bien, c’est la fantaisie qui prédomine et l’urbain qui s’est glissé dans les brèches. Pas le contraire. Et c’est ce qui fait toute l’originalité de cette série. Les loups ne sont pas des loups-garous, ce sont des loups qui peuvent prendre forme humaine, mais qui gardent leurs réflexes de loups quelle que soit leur apparence. Il en va de même pour tous les métamorphes de l’histoire. Ce qui provoque pas mal de scènes cocasses et souvent drôles. Mais aussi des scènes où le réflexe animal peut mener à un bain de sang.

Dans leur ensemble et leur variété, tous les êtres fantastiques de ce monde sont pensés, construits et très consistants. Anne Bishop prend vraiment le temps avec ce premier tome, plus épais que les suivants, d’installer tout ce qui permettra au lecteur de croire en son univers, d’en comprendre le fonctionnement qui sort de l’ordinaire et de s’attacher aux personnages principaux aux personnalités très variées. C’est à la fois très détaillé et très lent, ce qui pourra en rebuter certains, mais c’est aussi un bon moyen pour créer un lien intime entre le lecteur et les personnages. C’est parce que l’on suit Meg dans presque chacune de ses actions au début, parfois heure après heure, que l’on comprend sa façon de percevoir le monde et que l’on apprend à apprécier sa candeur qui en fait une héroïne unique, ni nunuche ni surpuissante, et surtout très touchante.

En fond, il y a aussi cette intrigue que l’on voit se développer à grand renfort d’indices disséminés tout au long du tome, mais qui ne font sens que tardivement. Au point que l’on pouvait même douter en cours de route qu’il finisse par se passer quelque chose. Pourtant, après tous ces efforts de mise en place du contexte et des protagonistes, il se passe quelque chose. Et il est évident que la construction de cette série n’a pas été pensée un tome à la fois, mais avec une bonne vue d’ensemble. Ce qui est plutôt appréciable. Bien sûr, au moment où j’écris ces mots, je sais qu’il y a cinq livres et que l’univers s’est étendu avec d’autres personnages. Ce qui est un plus ; au moins, je sais où je vais. Et avec un peu de chance, il y aura moins de neige dans le tome 2… #frileuse

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