Alors que j’essayais d’être quelqu’un de bien d’Ulli Lust

Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bienPrésentation de l’éditeur : Autriche, 1990. Ulli Lust a vingt-deux ans et vit désormais à Vienne, où elle tente de faire carrière comme illustratrice tout en alternant petits boulots et aide sociale. Elle revient tous les week-ends chez ses parents, dans la campagne autrichienne, pour passer du temps avec son jeune fils, Philipp, qu’elle a eu à dix-sept ans suite à une rencontre sans lendemain. Ulli vit avec Georg, acteur dans une petite troupe de théâtre, limite dépressif et beaucoup plus âgé qu’elle. Suite à une rencontre dans un parc, elle s’engage dans une relation avec Kim, un jeune Nigérian récemment arrivé en Autriche, et une intense passion charnelle va se nouer entre eux. Mais Ulli tient à continuer sa relation avec Georg, tout en étant avec Kim…

Avis : J’avais ce roman graphique dans le collimateur depuis tellement longtemps que j’avais eu le temps d’oublier pourquoi je l’avais rajouté à une liste d’envies. Puis il y a eu mon anniversaire, et je suis tombée dedans.
Au début, il est difficile de savoir où l’autrice nous amène, surtout que l’ouvrage fait 350 pages et que le petit résumé ci-dessus ne fait qu’effleurer les thèmes abordés. Et c’est tant mieux. L’histoire d’Ulli est une histoire dense et intense, très dure parfois et plus légère à d’autres moments. Il vaut mieux ne rien dévoiler de plus pour ne rien lui ôter de sa force. En vrac, donc, ce livre parle d’amour, de projets avortés, de rêves, d’échecs, de persévérance, de couples, de théâtre, de parentalité, de famille, de différences culturelles, de féminisme, de sexe, de racisme, de violence, de drogues, et surtout des choix que l’on est parfois amené à faire dans une vie. Le parcours de l’autrice n’est pas simple, ses nombreux choix ne pourront être compréhensibles, voire intelligibles, par tous, mais la psychologie humaine n’a rien de simple et la vie non plus. En ça, ce livre est d’une grande justesse. Ulli est une femme libre qui veut le rester, mais elle a aussi ses failles et ses contradictions. C’est ce qui la rend si humaine et les émotions qui la traversent sont d’autant plus palpables. Elle veut aimer qui elle veut, elle veut réaliser son rêve et elle veut être quelqu’un de bien. Mais le monde autour d’elle n’est pas toujours d’accord et il le lui fait bien savoir. Même à quelques pages de la fin, il est impossible de prédire comment l’histoire va se conclure et c’est éprouvant pour le lecteur, parce que malgré tout, on s’attache vite à Ulli. Elle est quelqu’un de bien à qui on souhaite le meilleur.
Je ne m’attarderai pas sur le trait de l’autrice, je n’en suis pas fan, mais peu importe, ça ne m’a pas empêchée, en tournant la dernière page, d’éprouver ce sentiment de satisfaction propre à un livre qui nous a fait voyager loin et qui a su nous ramener à bon port.

À noter que cet ouvrage s’adresse à un public averti, autrement dit adulte. Le sexe est graphique et la violence dérangeante. Ce qui n’est dit ni dans le résumé ni dans cet avis, c’est à quel point ce roman graphique est d’actualité sur une multitude de sujets. Je sais que j’en dis trop sans rien en dire, mais il faut parfois savoir se laisser porter pour vivre quelque chose d’aussi fort et marquant.

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