Avis : Nicky Larson et le parfum de Cupidon

Avis initialement publié sur CinémAsie avec la note coup de cœur de 4/5.

Potache et ultra-régressif

Souvenez-vous du tollé provoqué par l’annonce du film en 2017. Souvenez-vous des crises d’apoplexie lors de la mise en ligne de la bande-annonce en 2018. Des Français osent toucher à City Hunter alors que toute une génération est encore plus ou moins traumatisée par le doublage très approximatif mais néanmoins culte de la série télévisée. Plus jamais ça ! Brûlons-les !

Sauf que… voilà, le film est sorti en salle il y a quelques jours et force est de constater que c’est un énorme kif de gros gros fans qui fonctionne du feu de Dieu et qui pourrait bien séduire bien plus que les aficionados de la première heure de l’univers de Tsukasa Hojo.

Parole de fan jusque-là dubitative justement : l’hommage est là, au pied de la lettre et au poil de cul de Mammouth.

Philippe Lacheau en Nicky Larson paraissait totalement improbable, sauf que ça marche étonnamment bien. Tout comme Laura, Hélène et surtout Mammouth qui semblent tout droit sortis du petit écran. La façade de l’immeuble où habitent Nicky et Laura a été recréé numériquement et l’emblématique Mini rouge fait une courte apparition. Visuellement, on ne pouvait être plus proche pour un film live. Et c’est sans parler des références à la pelle (et à la massue) autant à la série et au manga qu’à toutes les séries qui étaient diffusées sur les ondes à la même période. Il faut être attentif à tout : scènes en arrière-plan, décors, affiches, caméo, textes dans les haut-parleurs, jeux de mots… C’est bourré de clins d’œil d’un bout à l’autre. Même la musique d’origine est reprise pour rythmer le film. Même le célèbre mokkori est présent à sa façon dès les premières minutes. C’est un déluge qui fait faire un bond de 30 ans en arrière en un claquement de doigts. Il faut être vraiment réfractaire pour ne pas au minium sourire à tout ça.

Ce qui est encore plus fort, c’est d’arriver à faire fonctionner aujourd’hui un humour potache sous la ceinture très années 90 qui ne pouvait marcher que parce que c’est Nicky Larson. Même là-dessus, le film est inattaquable, c’est exactement l’esprit de l’original. Les scènes d’action cartoonesques fonctionnent, c’est plein de bonnes idées et même si ce n’est pas pour sa trame que le film restera dans les annales, tout ce qui fait un bon épisode de Nicky Larson est là.

Pour ne pas laisser sur le carreau un public un peu moins spécialiste (que l’on reconnaît au fait qu’il ne rit que 45 minutes sur les 90 que durent le film), la réalisation n’hésite pas à avoir recours à de la bonne ficelle de comédie française, à un célèbre Inconnu et à des références très franco-françaises qui, si le film sort un jour au Japon, risquent de ne pas faire mouche là-bas ou, tout du moins, de paraître très très exotiques. En tout cas, ici, un juste milieu est atteint et il permettra sans doute à un public un minimum curieux d’y trouver son bonheur, ce qui n’était pas forcément évident avec un sujet de niche pareil.

Donc, si toi aussi, tu as environ 40 ans, si toi aussi, tu es de la génération Club Dorothée, si toi aussi, tu dis encore parfois « Maaammut » et pas « Mammouth », alors ce film est sans doute plus pour toi que tu ne l’imagines. D’ailleurs, ne te pose même pas la question et file en salle fissa. Car oui, Nicky Larson et le secret de Cupidon s’adresse en premier lieu à toute cette génération qui, si elle n’a pas totalement renié sa jeunesse, devrait prendre un pied d’enfer.

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