Daisy, lycéennes à Fukushima de Reiko Momochi

daisy-01Avis également publié le 16 août 2014 sur CinémAsie.com avec la note de 4,25/5
Présentation de l’éditeur
Depuis le terrible tsunami qui a frappé Fukushima, Fumi n’ose plus sortir de chez elle. Trop inquiète pour sa santé, à cause des éventuelles radiations émises par la centrale. Pourtant, en dernière année de lycée, il faudra bien qu’elle se décide à retourner en cours. Mais est-il seulement possible de recommencer à vivre et de faire comme si de rien n’était, quand même une simple pluie représente la menace d’une contamination radioactive ? Heureusement, elle pourra compter sur Moé, Ayaka et Mayu, ses trois meilleures amies. Ensemble, elles comptent bien profiter de la vie, et surtout sortir toutes diplômées du lycée ! Elles décident alors de créer un groupe de musique, Daisy, pour se redonner du courage. Mais très vite, la réalité les rattrape et…

Avis
Tout est dans le titre ou presque : Daisy, lycéennes à Fukushima… après le 11 mars 2011, date du séisme qui fut suivi par un tsunami destructeur et l’accident nucléaire que l’on connaît. Le Japon et le monde entier se retrouvent en état de choc face à la catastrophe, la question du nucléaire est à nouveau soulevée un peu partout. Puis le temps passe et, aujourd’hui, même le Japon est sur le point de relancer quelques réacteurs.

La ville de Fukushima se situe à environ 60 kilomètres de la centrale, c’est là qu’habitent les héroïnes de Daisy. Il s’agit d’une zone qui n’a pas été évacuée en urgences malgré les vents qui ont porté la radioactivité dans sa direction, et malgré la demande pressante des habitants. Alors qu’il est impossible de rester dans certains parcs plus d’une heure, que les enfants sont gardés à l’abri des maisons, que la pluie est crainte parce qu’elle rabat la radioactivité au sol et qu’il faut sans arrêt racler la terre pour la mettre dans des sacs dont on ne sait quoi faire, comment ne pas avoir envie de fuir loin de là ? Faute de pouvoir quitter la ville, il leur a donc fallu s’adapter. Ce manga en deux tomes s’appuie sur des témoignages bien réels recueillis à Fukushima et les quatre lycéennes vont alors servir de vecteurs, de fils conducteurs et de témoins de l’après-Fukushima. Ou comment, au moment du choix crucial de l’orientation à la fin du lycée qui est synonyme de futur, elles vont se retrouver à remettre leur avenir en perspective et se demander ce que signifie être une habitante de Fukushima ? À leurs yeux, aux yeux de leurs concitoyens et aux yeux du reste du Japon.

Toute l’angoisse des habitants de la ville transpire à travers de simples questions : partir ou rester ? Pour quelles raisons ? Et à quoi bon ? Est-on vraiment en sécurité à Fukushima ? Le riz est-il comestible ? Et le lait ? Peut-on croire les autorités et le gouvernement qui se veulent rassurants ou s’agit-il d’un mensonge de plus qui contredit la réalité sur le terrain ? Autant de questions sans réelles réponses qui, aujourd’hui encore, hantent les esprits. la vérité, c’est sans doute que nous ne saurons pas avant des années, quand les cancers de la thyroïde auront vu leur nombre exploser, que l’on pourra dénombrer les morts de ceux qui ont tout perdu, y compris l’espoir.

De la lecture de Daisy, il ressort un sentiment mitigé. Aucun rapport avec la qualité de l’histoire ou du dessin – au contraire, il faut lire ce manga -, mais parce qu’il en émane un message tellement positif, tellement empli d’espoir, qui donne envie de se battre pour ce pour quoi on croit, que la chute ne pourra qu’être plus rude et amère lorsqu’elle aura lieu.

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