Avis : Strange Angels (Strange Angels 1) de Lili St. Crow

Synopsis : Le vrai monde est un endroit effrayant. Demandez simplement à l’orpheline de seize ans, Dru Anderson, une fille déterminée qui a eu sa juste part de méchants. Elle est armée, dangereuse et prête à tuer et à poser les questions plus tard. Il lui faut donc du temps pour savoir à qui elle peut faire confiance… Du plus loin qu’elle se rappelle, Dru Anderson a toujours été «étrange». Elle voyage de ville en ville avec son père à la poursuite des choses qui apparaissent la nuit. C’est une vie bizarre, mais une bonne vie — jusqu’à ce que tout explose dans une ville glaciale et délabrée du Dakota, lorsqu’un zombie affamé force la porte de sa cuisine. Seule, terrifiée et piégée, Dru va devoir compter sur chaque recoin de son esprit et s’entraîner à rester en vie. Les monstres ont décidé de chasser à leur tour, et cette fois, Dru est au menu. Ses chances de survie ? À peu près nulles. (Editions ADA)

 

Avis : Non, il n’y a pas de faute de frappe. Il s’agit bien de Lili St. Crow, l’alias dont Lilith Saintcrow se sert pour écrire des romans pour jeunes adultes. Avec Strange Angels, elle entame une pentalogie qui pourrait ressembler à n’importe quelle autre série pour ados mais qui pourtant a tout pour sortir du lot. Déjà, bien sûr, il y a le style de l’auteur, très carré et froid avec des tournures de phrases qui deviennent une sorte de signature (tout du moins en VO). St. Crow ne prend pas des pincettes sous prétexte qu’elle s’adresse à un public plus jeune que d’habitude, le ton reste le même que dans un Danny Valentine par exemple. Là encore elle se refuse à utiliser des mots comme « vampire » et « loup-garou » et préférera ceux de sucker et werwulfen. L’héroïne aussi est assez typique même si elle n’est âgée que de 16 ans. Élevée à la dure par son père, sa routine repose sur sa présence et les missions auxquelles il la fait participer, ou pas. Forcement, ce qui devait arriver arrive et elle se retrouve seule face à un danger qu’elle n’a pas les moyens d’identifier et pas aussi préparée à l’affronter qu’elle ne le pensait. Elle reste une jeune fille, pas encore tout à fait prête à devenir adulte et qui ne connaît pas encore la réalité de la vie même si elle a l’avantage certain d’être au courant de l’existence du vrai monde. Elle avance parce qu’elle n’a pas le choix mais elle est vraiment sur le fil du rasoir tout du long, à la frontière entre force de caractère et fragilité. Marche ou crève. Et parfois elle est morte de trouille, ce qui se comprend largement vu le monde dans lequel elle évolue.

 

Strange Angels est constitué de quelques scènes de terreur pure particulièrement visuelles et bien amenées qui restent ancrées dans la mémoire et de pas mal de scènes calmes un peu cotonneuses -sans doute à cause de la neige environnante- qu’il faut savoir apprécier car nul ne sait de quoi demain sera fait. Le tout est très introspectif. Dru pense beaucoup, analyse beaucoup, monologue beaucoup dans sa tête pour se forcer à ne pas s’écrouler aussi bien physiquement que mentalement, et le lecteur n’en rate pas une miette. Ça pourra en rebuter voire en énerver certains, c’est aussi ce qui rend le personne plus complexe que la plupart de ses semblables de la littérature pour jeunes adultes. Dru est une adolescente, une vraie, qui aimerait bien pouvoir profiter de l’insouciance liée à son âge par moment mais elle a aussi un peu plus le sens des responsabilités et n’a pas vraiment le temps de faire une pause. Elle gère tout ça mais elle n’a qu’une envie : qu’un adulte prenne la main. On est loin de l’hypocrisie habituelle du genre vis à vis des parents et des adultes façon « J’ai 16 ans, je sais mieux que toi qui en as 40 car tu peux pas comprendreuh ! ».

 

Alors oui, il y a des jeunes hommes qui sont destinés à devenir des centres d’intérêts amoureux mais il n’y a pas vraiment de place pour la bluette dans ce tome. Il fait froid, les monstres rôdent, l’avenir se résume à rester en vie quelques heures de plus alors la romance, ça sera pour plus tard. Quelques rougissements et une déclaration très rapide jolie comme tout car on ne l’attend pas vraiment à ce moment-là et il est déjà temps de ressortir le flingue et les balles en argent. C’est fort agréable de voir que l’histoire d’amour arrive loin derrière les problèmes de survie pour une fois. Puis il faut avouer que Dru a de quoi faire pisser n’importe quel garçon dans son calbute au premier abord ; Graves en fait d’ailleurs les frais au début de leur relation. Dru est peut-être une jeune fille en fleur mais elle a le sens des priorités.

 

Vu la fin de ce tome, Betrayals mènera sur un terrain plus connu avec une école un peu particulière et peut-être plus de temps pour que le triangle se construise entre notre héroïne et ses deux prétendants qui ne sont naturellement pas de la même espèce. En tout cas, il s’agit d’une série au ton différent qui fait du bien par où elle passe. A suivre.

Finally, someone was going to deal with this. An adult. A real adult.

A fronte praecipitium, a tergo lupi : un précipice devant, les loups derrière.

Pour information, il existe une traduction française des deux premiers tomes chez l’éditeur canadien ADA mais non disponible à l’heure actuelle sur Amazon. La série arrive chez Castelmore en novembre 2011.

Note :

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