Avis : Slam Dunk de Takehiko Inoue

Cette critique était partie pour ne pas être terrible puis finalement le Léo a proposé de mettre grandiose au milieu et soudain la lumière fut 🙂

Initialement publiée sur Cinemasie le 14 septembre 2004 avec la note rebondissante de 4.25/5.

slam-dunk Le manga qui fait aimer le basket

Quand on a lu Vagabond, il est vraiment difficile d’imaginer que le même auteur a pu connaître au préalable le succès grâce à un pur shônen sportif ressassant les éternels piliers du genre : amitié, combativité et dépassement de soi. Et pourtant avant Vagabond, il y eu Slam Dunk : l’ultime manga de basket.

Inutile d’essayer de le comparer à I’ll, autre grande référence française en la matière, Slam Dunk est vraiment unique et incontournable même pour les parfaits néophytes. Inoue prend toujours le temps d’expliquer discrètement mais efficacement les règles importantes de ce sport et surtout sa maîtrise des actions pendant les matchs est tellement irréprochable qu’il est difficile de ne pas être rapidement séduit. De même, les personnages ont chacun une psychologie pas forcément compliquée mais néanmoins bien travaillée et des motivations propres à leurs histoires personnelles. Tout lecteur a donc une chance de trouver un personnage qui saura le toucher plus qu’un autre. Le grandiose Sakuragi, dit bonze roux ou le génie, est indéniablement la pièce maîtresse de ce manga. C’est avec lui que l’on découvre le basket et ses règles en suivant son court mais dur apprentissage (on se demande parfois comment il a pu arriver à faire parti du cinq majeur quand même). Il endosse également le rôle du gagman de service avec ses innombrables bourdes durant les matchs. A-t’on jamais vu un joueur faire des incantations pour que ses partenaires ne marquent pas leurs lancers-francs ou bien encore jouer à la balle avec le menton de son entraîneur voire même tellement se concentrer sur un dunk qu’il aplatit littéralement le ballon sur la tête du joueur en défense ? Ceci déclenchant immanquablement l’hilarité du lecteur. Il est aussi une sorte de symbole de la reconversion sociale par le sport alors que tout le destinait à devenir une racaille violente, il découvre avec le basket une force jusqu’alors cachée qui le remet dans le droit chemin. Les autres personnages sont loin d’être en reste et il est difficile de ne pas tomber en admiration devant le talent de Rukawa, le beau gosse, star de seconde et « ennemi juré » de Sakuragi dont l’avenir est tout tracé. Akagi dit le gorille est aussi un beau personnage avec ses rêves, sa force qui tire tout le monde vers le haut mais aussi ses moments de doute qui le font vaciller. Leur point commun est sans doute l’énergie qu’ils investissent dans le basket et qui transpire de tous les pores de leur peau, engendrant un vrai respect envers ces personnages. Et petit à petit, ce n’est plus l’histoire d’un individu qui nous est contée mais l’histoire d’une équipe unie pour gagner.

Cependant et au risque d’entendre des : « Zut ! ça va être toujours la même chose, bonjour l’ennui », il n’est bientôt plus question que de matchs et de tournois. Et pourtant c’est là que Slam Dunk devient complètement jouissif. Inoue a un œil très aiguisé et surtout un vrai talent pour faire vivre les matchs. On ressent vraiment la tension qui, parfois, est véritablement insoutenable. Plus on avance dans l’histoire, plus nos héros vont devoir affronter des joueurs tous autant expérimentés les uns que les autres. On se retrouve soudain pris dans un grand tourbillon de lignes de fuite, de muscles gonflés à bloc, de transpiration, le rythme cardiaque s’accélère et chaque panier est un combat. Le dessin est particulièrement soigné pour un shônen (cela dit quand on a déjà vu des planches de Vagabond, ce n’est pas très étonnant, Inoue a beaucoup de talent) et c’est un plus non négligeable quand il s’agit de faire passer les émotions des joueurs par un simple regard. Les scores toujours très serrés, à la limite du vraisemblable, ne font que rehausser cet état de tension. Le découpage de l’action est de plus parfaitement adapté à une lecture très rapide. Les pages se dévorent à un rythme effréné, c’est l’exaltation, la crispation, les larmes et… à suivre, c’est la fin du tome. Ceux qui ont déjà entamé la lecture depuis un moment seront sûrement d’accord pour dire qu’à 2 tomes de la fin, il serait assez judicieux d’attendre un peu afin de ne pas avoir à subir une attente interminable entre les sorties.

Pour conclure, une chose est sûre, il faut lire Slam Dunk pour son côté franche rigolade et son rythme endiablé, le tout soutenu par un dessin particulièrement à la hauteur. Reste toutefois à savoir si la deuxième lecture sera aussi intense que la première. Là est la question.

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