Articles conseillés du 23-01-2013

Mais c’est peut-être dans leur modèle économique que ces partenariats sont justement les plus critiquables. Financés par le biais des Investissements d’avenir, ces programmes mobilisent de l’argent issu de l’Emprunt national lancé sous l’ère Sarkozy, qui impliquent un remboursement et donc des formes de commercialisation. Or ici, l’exclusivité accordée à Proquest en ce qui concerne les livres va lui permettre de revendre l’accès aux ouvrages à d’autres bibliothèques ou à des universités, étrangères, mais aussi françaises, les corpus concernés présentant un grand intérêt pour la recherche. On aboutira donc à ce paradoxe que l’argent public de l’emprunt sera remboursé par de l’argent public, versé par des collectivités ou des établissements publics. Pire encore, on peut penser que l’accès à la base de données de Proquest pourra se faire par le biais d’une licence nationale, négociée par l’ABES dans le cadre du projet ISTEX. C’est probable, car deux licences nationales ont déjà été conclues pour des produits similaires de bases de données de documents numérisés du domaine public, développés par Gale Cengage et Chadwick. Mais l’absurdité économique serait encore plus forte ici, car le projet ISTEX est lui aussi financé en partie par les Investissements d’avenir. L’argent de l’emprunt national servira à rembourser… l’emprunt national ! Avec au passage des firmes privées qui sauront faire leur beurre au sein de ce grand capharnaüm financier… Est-ce cela le principe de « l’investisseur avisé » qui devait servir de guide à l’emploi des Investissements d’avenir ?

Au moins, on ne pourra pas dire que l’argent ne circule pas… (même si une partie s’arrête en route chez Proquest.).

Parmi les solutions proposées par le SPQN, la plus dangereuse serait celle qui consisterait à créer un nouveau droit voisin au profit des éditeurs de presse. Il s’agirait même d’une catastrophe juridique d’une ampleur considérable. Car on a bien vu les effets que la création des droits voisins au profit des producteurs ont pu occasionner sur l’évolution de la propriété intellectuelle. Cette réforme a encapsulé la connaissance dans une nouvelle couche de droits exclusifs, qui ont renforcé la position d’intermédiaires par rapport à celles des auteurs. Pire encore, le lobby des industries culturelles a pu utiliser les droits voisins comme un levier pour allonger la durée de protection, empêchant les oeuvres de rejoindre le domaine public.

L’article date de septembre 2012. On pressent déjà le fail à venir…

Ce sont les auteurs qui devraient en premier lieu se méfier comme de la peste de ce nouveau droit voisin, qui ne fera que renforcer encore un peu plus des intermédiaires à leur détriment. L’information constitue par ailleurs un bien commun de la connaissance et tous ceux qui partagent ces valeurs devraient s’alarmer au plus haut point que l’on veuille ainsi l’encapsuler dans une nouvelle couche de droits. Les éditeurs irlandais en viennent à demander des tarifs délirants de 300 euros pour un seul lien hypertexte établi vers leurs contenus ! Arrêtons cette folie avant qu’il ne soit trop tard !

Mur 1

Il ne s’agit pas d’un nouveau droit d’auteur, mais de quelque chose de supérieur aux droits d’auteur qui existent déjà sur les contenus de presse, et qui s’imposera à tous en toutes circonstances, sans souffrir d’exceptions. Vous voulez citer un extrait d’article sur Wikipedia ? Interdit. Vous voulez reproduire une infographie pertinente sur votre blog, pour la commenter ? Interdit. Vous voulez réunir une revue de presse d’articles parlant de votre entreprise ? Interdit. Vous voulez citer un article pour en démonter les erreurs ou les parti-pris ? Interdit. Vous voulez photocopier ou imprimer un article pour votre propre usage privé ? Interdit. Interdit. Interdit.

Mur 2

On nous promets aussi un repli des éditeurs vers le poche plutôt que le grand format

Je m’étouffe et je reviens.

Ça n’est qu’une promesse après tout, ça n’engage que ceux qui y croient.

Et accessoirement, il y a un petit papier qui est fourni dans toutes les boites de médocs en France, c’est parfois intéressant à lire.

J’ai une idée de concept. Pourquoi ne pas mettre des médecins dans un bus et leur montrer la campagne pour qu’ils aillent s’y installer ?

blogmarks.net

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