Z’avez pas vu Matsa ?

J’aurais pu aussi appeler ce post : « jouons à deterrer les morts » comme dans la Famille Adams tellement il était en attente depuis longtemps. Allez hop, ça me fera de la place dans l’interface de gestion.

Matsa, c’est le petit nom de la tempête tropicale qui s’est transformée en typhon et qui est passée suffisamment près de Shanghaï pour qu’on se rende bien compte que ce n’était pas une petite pluie d’été rafraîchissante. Oui parce qu’à Shanghai, quand il pleut en été, la température reste malgré tout à plus de 30°C alors que là, soudainement, on est tombés à 24°C. Autant dire qu’il ne faisait pas chaud. Mais reprenons depuis le début.

Vendredi 5 août, Tortue et Bouilloire sont partis en expédition du côté du Jing’An Temple, histoire de manger un peu de viande rouge, saignante et apaiser les envies carnivores du chien viverrin (ça, c’est moi). Le Brasil Steakhouse est un restaurant où l’on peut manger à volonté pour 76 RMB hors boisson (mode buffet On + serveurs de viande qui passent de table en table). Autant dire qu’on s’en est mis plein la panse. Vers 21 h – 21 h 30 (à vue de nez), c’est l’heure du retour à vélo pour digérer un peu tout ça. Sauf qu’au bout de 2 minutes, un vent violent se lève d’un coup, 3 gouttes tombent suivies pas des millions d’autres dans la seconde qui a suivi. Nous qui pensions pouvoir rentrer malgré tout en nous équipant de nos tenues de fantômes avons dû trouver très très rapidement un abri. Ce qui a consisté à se cacher derrière la guérite d’un gardien d’immeuble pour éviter les bourrasques de vent qui entraînaient la pluie à l’horizontale. Autant dire que malgré l’accoutrement de fantôme, on était bien trempés. Grosse peur pour le portable Sony (jamais sans mon Sony !) pourtant relativement à l’abri dans le gros sac Targus, mais avec toute cette eau, il y avait de quoi ne pas être rassuré. De notre poste, nous avons pu observer des scooters tomber, des gens glisser en essayant d’attraper un taxi et, surtout, l’engorgement très rapide des canalisations souterraines. Je ne sais pas combien de temps nous avons attendu là, mais à la première accalmie nous avons repris la route, évitant tant bien que mal les mares et les arbres couchés sur la route (bon, ok, on n’en a croisé qu’un seul que Tortue n’a même pas vu). Dans une des petites rues, il y avait même eu un accident de poubelles avec le déversement dans la rue du contenu d’une « benne ». Miam ! 15 minutes plus tard, on était chez nous, trempés mais « au chaud » et pas près de ressortir ce week-end.

La nuit qui a suivi peut être qualifiée de bruyante. Le vent d’abord, avec des bourrasques suffisamment dans l’axe et violentes pour faire trembler la porte-fenêtre de notre chambre. Ensuite des bruits bizarres de glougloutements venant de la clim. Puis la pluie battante bien sûr qui la nuit du vendredi à samedi nous a laissés tranquilles. Moins la nuit suivante, mais j’y reviens dans pas longtemps. Le samedi, ça a été déluge toute la journée. On a observé ça de la fenêtre en pensant à ceux qui vivent au ras du sol. Et ces grandes eaux ont fini par avoir raison de la grille d’évacuation du balcon qui du coup s’est transformé en mini-piscine jusqu’à envahir doucement la chambre. Ça plus les bourrasques qui poussaient l’eau dans les glissières des portes coulissantes. Heureusement que je suis passée par là dans le courant de la soirée ce qui nous a permis de limiter les dégâts (quelques gonfles sous le revêtement du sol et une tache sur le mur, c’est tout). Du coup, après avoir vidé la pataugeoire, colmaté un peu le tout, on a décidé d’aller passer la nuit dans la chambre d’amis histoire de ne pas se lever avec des glouglous plein la tête. Le lendemain matin, la tempête était quasiment finie et Tortue a même pu faire un saut tranquille à son bureau le matin. Lundi, le soleil est revenu comme si de rien n’était et à part quelques arbres déracinés de-ci de-là, la vie a repris son cours.

Maintenant, vous attendez peut-être des photos. Eh bien, il n’y en a pas. Pas évident de faire des photos à travers une vitre constellée de gouttes sans cesse renouvelées. Par contre, j’ai un bon site pour suivre les typhons et autres tempêtes tropicales quand il y en a dans le coin. Ici la page sur Matsa. Plutôt bien fait et plus proche géographiquement que cet autre site. Wangjianshuo a aussi un post synthèse sur ce que les Shanghaiens pensent des typhons en général, mais bon c’est vrai que vu l’état des rues et des boutiques au rez-de-chaussée quand il pleut beaucoup, il est fort probable que tout le monde ne voie pas ça comme une baisse de température bienvenue.

[Listening to: Peronal Jesus – Marilyn Manson – (0:-1)]

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